5.2. L’innovation et le développement local

La notion de développement local renvoie, à tort ou à raison, à des images où se mêlent bénévolat et milieu associatif, avec une préférence marquée pour les secteurs de l’éducation, du social ou encore de la culture. Si ce schéma a prévalu pendant plusieurs années, notamment les années 70, il ne correspond plus à la réalité quotidienne que prennent en charge les acteurs du développement local, à commencer par le fait que ces derniers se situent le plus souvent à l’intersection de champs aux contours mal définis et aux logiques différentes, tels que l’économique, le politique, le culturel, mais avec l’obligation de prendre en compte l’ensemble, quelle que soit l’action envisagée et son domaine d’intervention. La deuxième raison qui invalide cette ancienne image tient à la diversité des acteurs qui se mobilisent pour le développement local et au fait qu’une grande majorité d’entre eux occupent désormais des fonctions professionnelles à plein temps hors du milieu associatif.

La dernière raison tient au caractère résolument innovant des actions et expériences entreprises dans un souci de défense ou de valorisation du tissu économique et social d’une région : si le caractère innovant d’une action ne peut être défini que par rapport au contexte local dans lequel l’action s’inscrit, on note à l’échelle nationale et européenne une accélération et une multiplication des projets à forte dominante technologique et sociale en matière d’innovation192. Des petits arrangements et « bricolages » entre acteurs des années 70, il semble que nous soyons passés à des projets de plus grande envergure, plus ambitieux en tous les cas au regard des objectifs affichés et faisant appel de plus en plus à des compétences variées très élevées.

Notes
192.

Voir le rapport de l’a.e.i.d.l. concernant l’innovation et le développement rural à l’échelle de l’Union européenne.