Nous avons eu l’occasion d’insister dans notre première partie sur la déperdition d’énergie qui accompagnait les tentatives d’expérimentation et de sensibilisation aux télé-activités.
L’Ardèche méridionale a été le théâtre de ces dérapages aux conséquences mal maîtrisées, probablement liés pour partie à la volonté de trop bien faire (une multiplication des propositions de formation au télétravail de la part d’associations ou d’acteurs privés, la prolifération des projets au « label développement local » avec en toile de fond l’utilisation des télé-activités et enfin une augmentation alarmante de demandes de création de centres de ressources sans motivation appuyée sont les principales manifestations visibles de ce dérapage), à la méconnaissance du sujet et à la tentation technologique et enfin à la démarche peu scrupuleuse d’acteurs désireux d’exploiter avant d’autres un marché à peine en construction. Dans ce contexte, la rencontre d’acteurs locaux en prise directe avec les effets indésirables de la société de l’information196 a suscité l’interpellation d’un représentant de l’Etat, lui-même désireux de se positionner par rapport à la logique des Inforoutes précédemment évoquée.
Les attentes déçues de chômeurs pensant trouver facilement un nouvel emploi en misant sur le télétravail, les créations de micro-entreprises de téléservices avortées avant d’avoir réellement vu le jour ou la multiplication des demandes de femmes au foyer pour des postes de télé-secrétariat à mi-temps sont quelques exemples de ces effets indésirables où l’innovation est parée de toutes les vertus et investie du pouvoir de donner un nouvel élan à une situation personnelle ou professionnelle critique.