2.1.3. Les T.I.C., futuristes et fantasmées

Le terme d’approche prospectiviste est employé dès la deuxième réunion, moment au cours duquel le groupe pose en objectif prioritaire la possibilité de savoir ce que sera l’Ardèche dans 15 ans en faisant une photographie visionnaire en termes d’utilisation des nouvelles technologies de communication. Nous aurons l’occasion de revenir largement sur cette volonté de faire de la prospective lorsqu’il sera question du rôle que s’est fixé le groupe. Pour le moment, il s’agit simplement de s’arrêter sur une dernière image de la technologie, souvent en demi-teinte ou cachée dans un discours plus technique, mais bel et bien présente.

S’il est question de méfiance par rapport au mythe d’Internet, le groupe parle aussi d’une image de la modernité portée par les T.I.C. et c’est surtout lorsqu’il est question de la plate-forme électronique Mesiane que cette troisième image apparaît. Ce projet technique devient un laboratoire expérimental et créatif, il est aussi associé à une innovation sociale futuriste, tandis que son principal intérêt est d’ajouter une troisième dimension à la communication. Sans verser dans une interprétation au premier degré de la troisième dimension²¹⁹, signalons tout de même que le nom du projet, Mesiane²²⁰, a été volontairement choisi pour son homophonie avec le nom commun « messie » et l’adjectif « messianique ». En d’autres termes, il ne s’agit pas simplement de la perception classique associée aux T.I.C., souvent résumée par une formule du type « les T.I.C., c’est l’avenir » mais bien d’une projection futuriste de la technologie, inconsciemment fantasmée et partiellement incarnée par la plate-forme électronique.