3.1.1. Les Inforoutes vues comme instance de compétences

La première position prise par le groupe et défendue notamment par le sous-préfet a consisté à imaginer sous quelle forme il était possible d’articuler l’action des Inforoutes avec celle des partenaires de l’Ardèche méridionale, le groupe se rangeant lui-même dans la catégorie de ces éventuels partenaires. Les compte rendus de réunions illustrent cette première approche puisqu’il est dit qu’elles ont tout à développer : le groupe souligne d’ailleurs le dynamisme et la pertinence de l’action lancée en affirmant que les Inforoutes ont eu des intuitions. Compte tenu de ce que nous avons dit de l’imaginaire social du groupe, ce télescopage entre le SIVU (symbole de la structure) et l’intuition (référence à un monde créatif et inspiré) révèle une disposition favorable du groupe face au syndicat. Après avoir consulté les statuts²²⁹ déposés par le syndicat intercommunal à vocation unique qui gère les Inforoutes, l’idée d’une sollicitation en vue d’obtenir une aide semblait s’inscrire dans la logique initiée par cette entité administrative. Etant porteur d’un projet, le groupe a donc requis l’aide (y compris financière) des Inforoutes, envisageant alors le SIVU comme une instance de compétences.

‘« ah, Mesiane, ça vient complètement dans la logique des Inforoutes, on se sent tout à fait dans l’esprit de ses statuts, répondre aux attentes de ce syndicat ».’

C’est donc à l’automne 1997 qu’un dossier complet présentant les activités du groupe et le projet dont il était porteur a été déposé auprès des instances du SIVU. Conscient de la nécessaire longueur des délais de réponse, le groupe a continué à appréhender cet acteur comme un partenaire potentiel, et ce d’autant plus qu’il se sentait désormais investi d’une mission. Cette première version du rapport Grimpi-Inforoutes s’est doublée d’une deuxième perception du SIVU, envisagé cette fois-ci comme une institution. Nous allons voir maintenant tout l’implicite contenu dans ce terme.