Quand B. Lamizet note que « ‘les institutions dont nous reconnaissons la légitimité et la validité composent notre culture et qu’elles représentent ensemble les formes par lesquelles nous donnons une visibilité à notre appartenance sociale’ » (Lamizet B., p178, 1998), il caractérise très exactement la démarche suivie par Grimpi : dès lors qu’il s’est auto-investi d’un rôle et qu’il s’est jugé compétent pour l’assumer, le groupe a perçu le SIVU comme une instance de jugement, et ce à un double niveau. D’abord, et c’est là qu’apparaît l’institution, parce que Grimpi attendait du SIVU que ce dernier reconnaisse et valide l’existence du groupe en tant qu’institution légitimée pour le faire, ensuite parce qu’il estimait qu’il méritait d’être reconnu pour l’action entreprise, les Inforoutes étant aussi une instance de compétences, donc un interlocuteur professionnel.
‘« on commence à savoir penser un certain nombre de choses en matière de relations entre les structures locales, les administrations, les collectivités et les usagers ; les Inforoutes ont eu des fonds publics, c’est vrai, il est normal qu’elles s’étendent mais nous avons des choses complémentaires à leur apporter ».On note ici toute la contradiction d’un groupe dont les participants n’ont eu de cesse d’affirmer qu’il était informel, et qu’il devait sa force et son esprit d’entreprise à l’absence de référence à toute hiérarchie ou structure officielle. Rappelons pour mémoire la définition exacte du terme « informel » : est informel ce qui refuse de représenter des formes reconnaissables et classables ou ce qui est sans caractère officiel230.
Le Petit Robert, édition de 1982.