4.1. La réactivation de la notion de partenariat

Dès la première réunion, l’idée de fédérer les énergies sur le territoire et de créer une véritable dynamique favorable à la diffusion de l’innovation a été évoquée. Dans son principe de constitution, le groupe était d’ailleurs la traduction la plus visible de cette volonté de faire le lien entre les entreprises, les associations et les collectivités. Cependant, c’est bien sûr dans son ouverture sur l’extérieur et dans l’accomplissement de sa mission d’évangélisation que le groupe a été amené à la développer.

Avant de dire ce qui nous autorise à parler de partenariat, nous souhaitons ouvrir notre propos sur la particularité des relations nouées en partant d’une analyse des transactions réalisées sur un territoire, dans un système local. J. Saglio note en effet que, quelles que soient ces transactions, elles relèvent plus du modèle de l’échange social que de l’échange économique. En d’autres termes, la contre prestation au moment où se noue l’échange n’est pas spécifiée. C’est ce qui conduit l’auteur à conclure ainsi : « ‘quand un échange de type marché échoue, c’est juste une occasion de perdue. Quand un échange de type social échoue, c’est la communauté qui se délite »’ (Saglio J., 1991)²⁵³ Cette vision de l’échange local nous paraît extrêmement utile pour éclairer notre développement concernant le partenariat. Dans cette perspective en effet, la construction d’un réseau et l’utilisation de l’échange social contribuent à élargir l’ensemble des compétences qu’un individu ou un groupe peut mobiliser, mais ce dernier ne pourra déterminer avec précision de qui viendra la contre-prestation. En quelque sorte, étant donné l’objet de réflexion et d’action porté par Grimpi, l’établissement de nouvelles relations avec des partenaires relève plus de l’engagement vis à vis de la communauté que d’un engagement mutuel : on manifeste un attachement ou une bienveillance à l’égard du groupe et de son réseau pour avoir la chance un jour de bénéficier de la bonne information.