5.2.1. Une réflexion très poussée et les bonnes questions enfin posées

La principale réussite du groupe n’est pas spectaculaire et ne s’appréhende pas à l’échelle d’un territoire, dans une photographie instantanée. Elle n’est pas mesurable, si ce n’est au travers des actions que le groupe a indirectement engendrées : il s’agit de sa capacité à avoir su oeuvrer dans le rôle du pédagogue, ce dernier étant défini comme celui qui donne les moyens au pays de se poser les bonnes questions par rapport à la problématique des télé-activités.

La question de savoir si l’évolution sensible des mentalités et des représentations construites autour de la technologie n’était que le fruit d’un effet de contexte a été posée : nous avons tranché, et notre objet de recherche n’était pas plus ambitieux, en estimant que Grimpi avait participé à l’accélération de ce processus de réaménagement des représentations (d’abord en interne puis par effet de redistribution à l’extérieur du groupe) et pouvait, à ce titre, dire qu’il avait favorisé un processus de diffusion de l’innovation. Cela ne veut pas dire non plus que nous ignorons ce que S. Moscovici appelle l’esprit du temps. Nous notons simplement que dans la perspective de la mission qu’il s’était lui-même confiée, le groupe ne s’est jamais beaucoup éloigné de la racine grecque du nom pédagogue, « celui qui conduit » : en se retournant sur les deux années passées à convaincre et agir, c’est en effet dans ce rôle que la plupart des membres se sont reconnus ou ont classé Grimpi, collectivement et en tant qu’acteur constitué.