5.2.2. Des acteurs locaux sensibilisés ?

« En tant que groupe d’information, Grimpi a un peu échoué...enfin ça a marché avec les entreprises, on a rencontré des élus, des administratifs, mais on n’a pas réussi à nouer un vrai contact avec les vrais décideurs...peut-être qu’à un moment donné, on est sorti de notre rôle, notamment lorsqu’on s’est mis à parler d’aménagement du territoire (...) ». Nous avons déjà utilisé l’expression d’insolence salutaire pour qualifier l’attitude du groupe face aux logiques politiques et institutionnelles dites figées. Force est de constater que dans bien des cas, ce n’est finalement que la première partie de l’expression qui a été retenue. La sensibilisation amorcée a souvent tourné court lorsqu’après avoir été informés de l’état d’avancement de la réflexion et des projets, certains élus ont été amenés à faire le choix de soutenir simplement, de s’impliquer ou de rester dans l’expectative, quand il ne s’est pas agi parfois de gêner. Un des maires que nous avons rencontrés nous a ainsi confié « qu’on trouvait au Conseil Général que Grimpi devenait un peu prétentieux et que les politiques savaient ce qu’ils avaient à faire... ».

Nous reviendrons sur ce point dans la section consacrée aux erreurs commises par le groupe mais nous pouvons d’ores et déjà souligner la difficulté d’intervenir sur un domaine de compétences où l’ensemble des décisions et orientations prises sont habituellement dévolues aux représentants de l’Etat et aux élus. En termes d’évaluation, cela nous conduit à valider l’interprétation d’un conseiller régional membre de Grimpi qui a estimé « que le message avait été certainement entendu mais peut-être pas écouté par des oreilles qui n’ont que l’habitude d’entendre... ». On peut également rapporter la parole de Confucius qui disait qu’une façon commode de faire disparaître un éléphant est de regarder à côté.