Depuis les premières idées lancées en 1995 pour rompre l’isolement de classes rurales éloignées des grandes sources d’information et de documentation et habituer les enfants dès leur plus jeune âge à utiliser les T.I.C. dans le cadre d’activités ludiques comme de réflexion, c’est toute l’image d’une société poussée par la jeunesse qu’a véhiculé le projet des Réseaux Buissonniers. Etendu avec le concept du Lycée Cyberchampion et développé à travers la création d’une junior entreprise baptisée Ouebtime, il traduit la prise de conscience d’une région qui a vu dans les télé-activités un outil que les jeunes générations peuvent facilement s’approprier307 et qui conditionnent leur évolution et leur avenir.
Parallèlement, l’appellation choisie témoigne aussi d’une volonté d’associer au monde de la technologie, les Réseaux, une dimension plus légère où l’innocence et la naïveté de l’enfant côtoie l’insouciance, (les réseaux sont buissonniers), sensation inconnue dans le monde industriel.
Il est d’ailleurs très instructif de constater que le premier dossier de présentation officielle du sous-projet au moment de son intégration dans Vercors Connect introduit le contexte de développement de l’expérience par la citation suivante : « Ils ne savaient pas que c’était impossible...alors ils l’ont fait ». Au-delà des objectifs visés (que nous serons appelée à commenter lors de l’analyse de la mise en oeuvre du projet Vercors Connect) et des enjeux identifiés lors de la présentation, les Réseaux Buissonniers renvoient essentiellement à un Vercors présenté plus haut comme terre d’innovation, favorisant une entrée des enfants dans la société de l’informatique qui se met en place. (l’allusion à l’aube d’un monde nouveau amplifie ce double positionnement du projet où il est autant question de technologie que d’exaltation face au futur).
Il est intéressant de constater que lorsqu’on interroge des enfants faisant partie du réseau, très peu savent dire ce que sont les Réseaux Buissonniers. L’interprétation réaliste et partagée par l’ensemble du personnel de l’Education Nationale est la suivante : cela prouve simplement que l’outil est complètement intégré dans leur environnement et qu’ils n’ont pas le sentiment de partager une expérience au sens où les initiateurs du projet peuvent l’entendre.