3. un processus de grandissement necessaire au projet

Dans notre précédente section, nous avons consacré un long développement à l’importance de l’opinion dans le projet et à la nécessité que les actions entreprises soient connues. Cette section nous a permis d’observer les multiples formes du projet et d’apprécier la diversité des points de vue auxquels ce dernier correspondait. La mention spéciale accordée au monde de l’opinion nous conduit maintenant à nous arrêter sur le processus qui a alimenté le coeur de la démarche de Vercors Connect.

‘« Tout cela constitue un événement considérable pour notre société, il est aussi nécessaire d’en développer la critique et d’amener tout un chacun à mieux l’appréhender. C’est pour cette raison que je crois beaucoup en l’information, en la sensibilisation pour une meilleure compréhension, par tous, de la technologie » (sénateur J. Faure). ’

C’est en partant de cette conviction, un événement considérable, que la principale action menée par le District a consisté à développer une politique de communication et de mobilisation autour du projet, permettant de coller à la grandeur de l’intuition initiale. Si, comme le soulignait D. Boullier à propos d’une étude sur l’art du compromis socio-technique (Boullier D., 1992)312, le projet Vercors Connect a mis la barre très haut, ce constat ne peut être fait qu’après coup seulement, et ce qu’un regard rapide pourrait assimiler à une ambition démesurée ne doit être compris et analysé ici que comme le processus de grandissement du projet, nécessaire à son déploiement et à sa mise en oeuvre. Nous verrons que trois lignes directrices ont été suivies en accord avec cette démarche, notamment pour que la population locale adhère et soit fière du projet de sa région 313 (un maire-adjoint).

La première a consisté à s’attacher un maximum d’alliés et à tenir l’ensemble des élus mobilisés autour du projet. Ceci était également valable pour la population, tout l’enjeu de ce processus de sensibilisation résidant dans la possibilité de trouver les futurs utilisateurs de l’innovation, et ce à partir de trois canaux de communication différents : c’était l’objet de la deuxième.

Enfin, la troisième ligne directrice a suscité la mise en place de relais afin que des guides ou pilotes puissent accompagner les administrés et l’ensemble des populations concernées par le projet dans leurs expériences et dans leurs découvertes, ces pilotes devenant alors de véritables porte-parole de l’univers représenté. C’est en tous les cas l’intention qui était affichée.

Notes
312.

Boullier D., Certaines de J., (1992), « L’art du compromis socio-technique dans l’innovation hospitalière : le cas des systèmes de communication et d’archivage d’images médicales », Sciences Sociales et Santé, vol X, n°3, septembre.

313.

On retrouve cette volonté de miser sur l’attachement d’une population, lequel va au-delà d’une simple adhésion d’administrés. On attend des administrés du Plateau qu’ils soient fiers, l’attachement étant encore amplifié par l’adjectif possessif accolé, sa région...comme on est fier de ses enfants, etc...