Enfin, dans un contexte où l’accès à l’information se fait encore bien volontiers à travers les journaux ou la radio plutôt que par le butinage sur les sites web du réseau Internet, les habitants ont été régulièrement informés de l’état d’avancement du projet via une revue trimestrielle éditée par le District et systématiquement accompagné d’un éditorial de son président, le sénateur Jean Faure. Dédiée à l’ensemble des actions du district et actions communales, elle n’en a pas moins comporté à chaque fois un article consacré au projet Vercors Connect, soit dans une rubrique Economie, soit dans une rubrique N.T.C.I. On note ainsi, dans le bulletin du deuxième trimestre de 1998, une page entière consacrée au projet qui résume assez bien le message que le District veut faire passer : « dans la dynamique de Vercors Connect ». Il s’agit à la fois d’informer sur ce qui est fait (en l’occurrence, cela coïncide avec les fêtes de l’Internet) et de maintenir une politique de communication forte pour entraîner l’adhésion de la population au projet. L’éditorial du président est, à cet égard, instructif à plus d’un titre, puisque l’on apprend que ce dernier constate « avec satisfaction l’avance que nous avons prise dans l’utilisation ‘des NTCI, et que nous commençons à mieux mesurer les retombées économiques et pédagogiques induites’ ».
Aux troisième et quatrième trimestres de la même année, l’intitulé mobilisateur du second trimestre est repris et informe la population de l’histoire extraordinaire survenue à un enseignant du plateau grâce au formidable potentiel d’Internet. Diffusé à plus de quatre mille exemplaires, cette publication trimestrielle devient le moyen le plus sûr et le plus accessible pour que circule l’information.
La mise en place de cette campagne de communication correspond bien aux deux tendances qu’identifie B. Miège concernant l’essor de ce qu’il appelle la communication publique : « ‘l’essor de celle-ci est à mettre en rapport avec des transformations intervenant au sein même de l’appareil de l’Etat, dans ses relations avec les administrés, avec lesquels une certaine qualité de contact est désormais recherchée. (...) Il est enfin une autre orientation de la communication publique qui cherche à atteindre des objectifs plus ambitieux ; rien de moins que d’obtenir l’adhésion consciente des français ’» (Miège B., p119, p121, p126, 1989)324.
Miège B., (1989), « La société conquise par la communication », pug, Grenoble.