3.3.1. Deux sites pilotes pour progresser

Si l’on revient à l’intuition de départ, laquelle était résolument tournée vers l’expérimental, on comprend facilement que le concept de site pilote ait été privilégié, la progression dans l’incertain et l’inconnu ne pouvant se faire que sous la houlette de laboratoires du télétravail mieux armés pour innover. Deux endroits ont été retenus, une cité scolaire dont on annonçait qu’elle allait devenir la vitrine du télé-enseignement en 1998 et le Télespace, présenté comme le bâtiment fédérateur de l’ensemble du projet.

Tourné vers l’enseignement et l’éducation, le premier a donné jour à la junior-entreprise baptisé Ouebtime et a lancé des partenariats avec des entreprises pour aboutir à la réalisation de pages web. La participation de la classe informatique au concours « mon lycée-D-Rom » organisé durant l’année scolaire 95-96 a donné le ton à ces expériences puisqu’elle a été couronnée par l’attribution du deuxième prix. Quant au Télespace, plusieurs missions lui ont été attribuées³²⁶, à commencer par celle de démonstration des applications télématiques et de sensibilisation de la population locale au potentiel des technologies. C’est d’ailleurs ce volet citoyen qui a conduit la directrice du District à présenter ce centre comme le poumon de Vercors Connect.

Si l’on reprend les textes de présentation du projet, on remarque que ce Télespace est identifié comme un lieu d’échanges et de fertilisation, l’objectif, à terme, étant d’aboutir à des actions communes débouchant sur l’offre de services à la population. Sans rentrer dans la phase de bilan qui nous occupera dans la dernière section de ce chapitre, nous devons tout de même émettre une première réserve quant au postulat qui sous-tend cette bonne intention. En effet, en dehors des fêtes de l’Internet au cours desquelles le public sait que le Télespace est spécialement ouvert pour l’accueillir, miser sur la bonne volonté, la curiosité et le volontariat pour faire de cet endroit un lieu de découverte et d’échanges plaçait les porteurs du projet sous la menace d’amères déceptions.