Ces propos cinglants peuvent être tempérés en mettant leur caractère extrême sur le compte d’attentes déçues ; néanmoins, leur contenu trahit l’existence de manques, que tout individu peut aisément noter et qui reflètent un décalage important entre l’étiquette du projet et l’épaisseur ou la consistance des activités qu’il recouvre348. Nous avions insisté au tout début de ce chapitre sur les moyens déployés pour faire connaître le projet et communiquer à l’extérieur : les constats effectués quatre ans après conduisent donc ce chargé de mission à s’interroger sur cette dérive et légitiment l’opinion d’un des élus interviewés qui a conclu notre entretien en affirmant, fataliste « le projet, s’il ne repart pas, ce n’est plus qu’une étiquette » (un maire-adjoint).
Le processus de grandissement nécessaire au déploiement du projet n’est, bien entendu, pas forcément perçu comme tel, par ceux qui le vivent au quotidien mais n’en maîtrisent pas le développement stratégique.