1. Un projet qui révèle l’esprit d’une époque

Sans y voir une allusion péjorative, il est permis de parler, entre 1993 et 1995, de la vague des intuitions, époque à laquelle se multiplient les appels à projets et les expériences en tous genres concernant les pratiques dites de télétravail. Dans cette effervescence, les acteurs qui souhaitent durer et obtenir un soutien ont l’obligation de se distinguer et de se poser en projets-phare ou projets pilote. C’est ce contexte qui a donné corps à la première intuition de Jean Faure, et ce d’autant plus que le télétravail est présenté comme une nouvelle manne pour une région en train de s’essouffler : après l’agriculture puis le tourisme, l’avenir du Plateau se conjuguerait au temps du télétravail.

Parallèlement, il ne faut pas oublier que ce projet est lancé par un homme politique et que cette période est justement celle qui marque l’entrée des élus dans une nouvelle ère, celle de l’entrepreneuriat. Si, à l’époque, seuls quelques élus se préoccupent déjà du sujet, l’importance stratégique qu’on lui prête suffit à mobiliser les plus velléitaires et le télétravail devient rapidement la solution qui permet de penser demain. L’intérêt croissant porté à la question du passage à la société de l’information par les milieux ruraux permet de comprendre que la communication institutionnelle attachée à Vercors Connect se soit proportionnellement développée. Aussi évident soit-il, c’est le premier point que nous voulons mentionner : Vercors Connect type une époque et nous avons à faire ici à une démarche de diffusion de l’innovation particulièrement contextualisée.