Annexe 1 : les compte rendus des réunions

Réunion du 20 décembre 1996

Objectif de la réunion :

Connaître les différents projets du bassin, (en connexion avec les démarches touchant au développement local).

Créer une dynamique à partir de laquelle nous pourrons faire des propositions, en liaison avec l’opération INFOROUTES du Nord Ardèche.

Monsieur A, sous-préfet, manifeste son très vif intérêt pour cette perspective.

Présentation des opérateurs réunis, au travers de leurs responsabilités, idées, projets, réalisations..., le rôle de Monsieur le sous-préfet étant d’assumer une fonction de facilitateur pour un certain nombre de projets.

Monsieur T, maire de THUEYTS

Professionnellement dans l’informatique depuis 25 ans. En tant qu’élu : projet d’un centre de Ressources au château de BLOU, à Thueyts ; château magnifiquement réhabilité avec l’aide du Conseil Général. Il souhaite capter les personnes ’délocalisables’, issues d’entreprises qui souhaiteraient ’mettre au vert ’ certains de leurs développeurs.’ Le concept est d’optimiser les moyens combinant sur un même site les objectifs d’Inforoutes et de télé-activités multiples, tout en sachant qu’à court terme, le télétravail ne va pas générer une quantité d’emplois extraordinaires. Par contre, la mise à disposition de bureaux loués ponctuellement peut rendre service tout en venant compléter un environnement opérationnel autour d’autres fonctions télématiques.

Monsieur A, directeur du SIVA (syndicat intercommunal de la vallée de l’Ardèche). Mis en oeuvre en 82, le SIVA entame une phase de réflexion d’ensemble pour de nouvelles missions, dont le nouveau projet (slogan) est : ’Remettre la rivière au coeur de la vie de la vallée’ : promotion de la qualité de l’eau, des crues, visualisation des phénomènes de crues et régularisation, prévision des risques. Il s’agit aussi de rapprocher les habitants de la rivière et pour ce faire, les moyens d’information sont très importants. Projet télématique : Création d’un multipôle eau et rivières : sites d’informations le long de la vallée, tirant profit d’un certain nombre de sites, avec un thème privilégié dans chaque site (Thueyts, Aubenas, Voguë...). Bornes informatiques dans les lieux publics qui puissent donner des info relatives à la rivière...

CJ/consultante/société V/ : spécialiste du travail coopératif sur les réseaux de communication. Elle défend deux projets qui rentrent dans le cadre décrit, et qui cherchent à être concrétisés :

Faire monter en compétence des entreprises défavorisées en zone rurale dans le domaine des infos , et qui feraient appel à des personnes locales, par un support télématique adapté.

Sécurité et travail coopératif, au travers d’outils INTRANET

Ses réalisations : La société V a réalisé la création d’un helf-desk pour une union bancaire suisse, mis en place un logiciel de rédaction coopérative pour France Telecom, et créé une interface avec les centrales nucléaires de l’Est pour E.D.F.

SF : projet privé d’un centre de télétravail, à titre individuel avec partenaire financier (le maire du lac d’ISSARLES, qui veut créer des emplois). Partenariat avec Inforoutes, qui sous-traiterait la confection des pages WEB destinées au serveur des Inforoutes. Projet : Créer de l’intelligence économique (étude de filières économiques / E.D.F....). Candidats à l’installation d’un ’site de proximité’ au lac d’ISSARLES pour le bassin de vie de LANGOGNE : structure CESAR / 3 départements, Trois régions !, c.a.d. un endroit au service de la population : décentralisation de certains services publics, services privés (écrivain public...).

PA : Lycée agricole, formation informatique, formation professionnelle. Formation à l’utilisation de l’outil numérique sous diverses applications. Mise en oeuvre de ces outils auprès de populations très variées, et la plupart du temps d’un public qui vient chercher une compétence supplémentaire pour parfaire un métier. Projet : ’Depuis deux ans, nous avions le projet de créer un accès INTERNET au PRADEL, mais les choses vont lentement : Nous ne sommes pas des développeurs locaux.’ Réalisations : 10 ans de formation d’un Certificat de Spécialisation en Informatique. Réalisation d’une formation aux activités télérurales en 1997.

CB, Collège de Saint REGIS, collège privé, international.

Professeur d’Allemand et responsable du réseau de l’établissement : notre objectif, c’est l’enseignement initial. création d’un espace multimédia, en date de février dernier.

VTI : Vidéo transmissions - interactives / - CNED de POITIERS qui envoie un programme scolaire aux enseignants qui l’ utilisent ou pas. Emission captée par satellite en direct et à laquelle les élèves peuvent répondre par téléphone,fax..; habituation à l’interactivité. ’Nous sommes site CNED, depuis cette année : nous avons équipé une salle (un autre site existe à ANNONAY) qui permet à des personnes qui suivent l’enseignement du CNED de venir assister à des séances’. Projet de réalisation d’une salle de visioconférence : Nous sommes partenaires de différents établissement européens : échanges sur le thème de la ville et de l’eau, d’où la possibilité d’échanges .

PT/ société informatique D, Aubenas.

Artisans du télétravail, nous assurons une veille technologique importante auprès de nos clients. Nos conceptions du télétravail : vision de retour qualitatif et non quantitatif : tirer vers le haut et non vers le bas : ’la première classe pour tout le monde’. Sélectionnés par la DATAR sur un projet de télétravail en 1992. Mise en place un des premiers serveurs télématiques de l’Ardèche entre communes et syndicat de ramassage des ordures, sur Minitel en 84. Nous avons une structure d’hébergement destinée aux professionnels/ sur INTERNET. Participation au programme européen TELTEST et TRENDE .

CF : Association ESPOIR

Développer toute forme d’accueil, coordonner les formes d’aides, et travailler en partenariat pour aider les populations très défavorisées.

Nous développons un partenariat avec NACRE 07 , d’appui aux populations sans domicile fixe, sur des projets technologiques (EPITELIO/Telematics application programme), donc nous avons fait appel à DIA. Coordination du dispositif d’urgence hivernal : recensement des places disponibles d’hébergement (où est ce que je peux coucher, manger, me laver ?). Nous avons ouvert le ’Point contact solidarité ’ pour résoudre un problème de droit administratif : les gens n’ont pas d’adresse fixe, et ne peuvent être atteints : quand nous travaillons à l’ouverture de droits, la personne s’en va : nous avons réfléchi à la création d’une adresse virtuelle pour ces gens pour que leurs informations les suivent, et qu’ils aient une adresse électronique .

CD : adjoint au maire d’AUBENAS

Travaille à France TELECOM où il pourra servir de relais. Mairie d’AUBENAS : projet ponctuel, au mois d’avril : salon professionnel ; pour montrer au professionnels qu’ils ont de l’ingénierie informatique sur place.

GMJ, consultante, responsable bénévole de NACRE 07

Association de développement local autour des logiques de télétravail et d’aménagement du territoire. Etudes et fonction de chef de projet sur des missions de Recherche-Action qui l’ont amenée à manifester la crainte de voir se démultiplier des formations autour du télétravail, qui risquent de mener des populations vers des impasses.(ex : télésecrétariat).

MN : Directeur du site de proximité

Rôle de consultant auprès de la DGXIII. Pour servir les objectifs d’AMESUD, les téléactivités peuvent intéresser le territoire et les créateurs d’emplois que nous accompagnons. *Projet : Au mois de Janvier, mise en place d’une réunion - débat qui portera sur les télé-activités, qui ne vient pas concurrencer le salon d’Aubenas, mais vient sensibiliser les élus aux possibilités de montage de projets informatiques. Certains élus souhaiteraient la création d’un ’type de télé-centre’.

FC/GRETA/ Système individualisé (APP)

Formation pour des adultes : Projet : Plages d’information par INTERNET/FORE / Formation ouverte ressources éducatives, trois sites. Formation à distance / antenne rurales dans les collèges des communes sur les sites distants : émetteurs récepteurs, formation une partie d’un centre, une partie à distance, une partie dans le centre.

GC / Président d’AMESUD, gérant de la société C, agence de communication en campagne.

Avec un projet de ruche d’entreprises autour des technologies de communication :’avoir la chance de travailler la ou on a choisi de vivre’ : recherche de qualité de la vie ; graphiste/édition d’images autour du tourisme vert. Savoir faire nouveau : peu d’agence de pub en terme de conseil ; savoir ce qu’on allait dire et à qui on allait s’adresser. Architecte, lieu de reprographie, agence de publicité, ...technologies chères, subventions réservées au public, même en ZRR (zone de revitalisation rurale). Réalisation : une entreprises C : Notion d’équipe, de pépinière (plus une crèche) 10 emplois créés.

MS / SEBA/SICTOBA

SEBA : problème de transmission des infos entre les communes par transmission télématique. Le Minitel, c’est un peu juste. Serveur LES VANS. Projet : équiper les communes des syndicats pour communiquer rapidement.

Débat :

Monsieur le sous-préfet observe que l’ensemble des projets présentés peuvent être regroupés dans différentes catégories ; d’autres parts, certains projets sont sensiblement les mêmes .

1 - formation : les projets n’apparaissent pas comme concurrentiels, et s’il n’y a pas encore d’objectif commun, il y a déjà un intérêt commun.

2 - Des opérateurs sont compétents et développeurs (Nacre /Amesud )

3 - Les acteurs publics doivent préciser leurs projets.

Le concept d’un ’ centre de travail à distance’ apparaît, avec la notion d’agglomération d’un certain nombre d’entreprises qui pourraient bénéficier d’équipements performants. La question est de savoir si les entreprises sont prêtes à se déplacer ou si nous allons vers une notion de travail à distance ? Le projet de domiciliation de S.D.F. est passionnant.

Il y a une collaboration à jouer entre des projets comme celui de THUEYTS/Ceven’art /ISSARLES ; tout comme une réflexion à conduire entre AMESUD, le SIVA, le SEBA ou le SICTOBA. Il y a différents concepts autour d’une même idée : On cherche aujourd’hui à rapprocher les administrations du citoyen, à augmenter les niveaux de services tout en diminuant le nombre de fonctionnaires ; les idées de sites de proximité, de maisons des services publics, de PIMS sont toutes liées à la notion d’emplois.

Nous sommes face à la préfiguration de ce que seront les services publics à terme. Le tout doit être lié avec les mairies, et pouvoir créer une communication plus étroite entre sous-préfecture, mairies et services. Les mairies doivent se doter d’outils télématiques pour envoyer leurs compte-rendu de conseils municipaux via le serveur du CHEYLARD par exemple. La dernière réunion de la DGE se préoccupait du financement de l’outil informatique.

PT, intervenant pour l’Ardèche du sud, intitulée 07. B avec humour ! précise que, bien que la structure apportée par les Inforoutes en 07.A, ne puisse qu’attirer les louanges par la fiabilité et l’intelligence avec laquelle elle a été conçue, nous nous devons d’attirer l’attention sur le manque de rigueur en terme de sécurité ; on pourrait envisager que ce complément soit apporté par les opérateurs de 07.B, ce qui permettrait de confirmer que le plan de télécommunication du département de l’Ardèche soit le fait du département dans sa totalité. La participation de la société D aux projets européens TELTEST et TRENE (mission de suivi de création, de mise en place d’un ou deux projets de télétravail) donne la garantie de la pertinence des propositions qui pourraient être faites par ces derniers. Madame J fait remarquer la différence importante d’infrastructures existant entre site urbain et milieu rural. Tout projet de développement local passe prioritairement par l’amélioration des infrastructures télématiques.

Monsieur T, maire, confirme la nécessité de regrouper une somme d’utilisateurs professionnels autour d’une même infrastructure. Et si les grands opérateurs publics tels EDF, TELCOM...ont achevé leur plan de délocalisation, ce que précise S F, il reste une multitude d’entreprises à démarcher, même si d’une façon globale, les organisations syndicales européennes manifestent peu de conviction quant à ce type de réorganisation professionnelle. Monsieur C fait remarquer qu’il est nécessaire d’intéresser en premier lieu les entreprises locales, inventaire qui n’a pas été fait, pour inviter celles qui seraient intéressées à investir des lieux lourdement équipés ; investissement dont les formes sont multiples, et peuvent aller de l’utilisation ponctuelle à une utilisation plus lourde, voire permanente.

MN précise l’intérêt de l’accompagnement des acteurs demandeurs d’emplois dans ce type de projets, pour les conduire tout au long de ce qui suppose un réel changement de mentalité. N’est ce pas ce que l’on peut attendre d’une collectivité territoriale en terme d’accompagnement de projets professionnels ? Une discussion autour de la notion de frontière entre public et privé conduit à situer la différence au niveau des ambitions de chacun des acteurs : certains projets sont à forte connotation publique, s’appuyant sur des problématiques publiques . Mais c’est l’addition de l’ensemble des projets publics et privés qui doit créer une dynamique de développement local.

Exemple : la mise à disposition de la salle multimédia du Collège privé de Saint Régis, pour 16 experts de France Télécom. DC précise que l’obtention d’une ligne Numéris aujourd’hui ne demande pas plus d’un mois : il projette que l’Ardèche, du fait de son retard, sera un des premiers départements totalement numérisé !

MJG observe que l’ensemble des projets paraissent conciliables dès lors que chaque collectivité locale n’exigera pas son centre de communications en dur. A partir des sites existants, un maillage étroit et complémentaire de centres devrait pouvoir se mettre en place, qui s’orientent à partir de la spécificité des infrastructures technologiques et de leur complémentarité, ou au contraire, préfigurant ces dernières. Par exemple, les points d’appui sur lesquels pourrait s’appuyer le SIVA peuvent servir de ligne de conduite .De la pépinière d’entreprises au Centre de formation en passant par les maisons de services, il y a déjà tout un programme à réaliser à partir de l’existant. La notion de centre peut être aussi virtuelle que celle de réseau. Il y a une véritable culture à développer, et les premiers acteurs à former et accompagner vers cette nouvelle culture doivent être les responsables de collectivités locales ou territoriales. Les centres de formation sont eux aussi assez nombreux sans qu’il n’y ait nécessité d’en créer de supplémentaires, mais au contraire en complétant les équipements des centres de formation existants. Quant à des opérateurs publics comme les sites de proximité, le travail d’accompagnement des porteurs de projets est une mission en soi qui suppose un accompagnement compétent : pour cela, leurs équipements doivent être performants et actualisés en fonction des évolutions technologiques destinées aux entreprises, sans pour autant devenir des centres de formation supplémentaires.

La réunion se termine sur l’engagement de se revoir pour passer à des propositions plus concrètes. L’attention est portée sur l’important décalage entre la perception des acteurs concernés par les activités télématiques et la population. D’où une information nécessaire et très importante. Information d’autant plus importante que seule une appropriation de ces technologies par les acteurs intéressés permettra de générer une véritable dynamique. La marginalisation de certains individus implique des interventions d’organismes tels les GRETA, les missions locales, les association d’appui...Ces technologies ne doivent pas amplifier cette marginalisation, mais au contraire y suppléer. Aux accueils de jour, ajoutons une adresse administrative virtuelle : le meilleur pour les plus démunis ! C’est dans ce sens là que nous devons continuer à réfléchir ensemble.