Réunion du 21 avril 1997

La présentation est assurée par PT. Il s’agit d’un véritable exposé.

Constat 1 : en 20 ans, les sites industriels et donc les besoins en infrastructures ont suivi l’évolution économique et sociale. Alors que se stabilisent, se délocalisent ou disparaissent des “ méga-sites ” (Fos sur mer, Hauts fourneaux de l’est), des sites complémentaires spécialisés de taille moyenne (exemple Grenoble) ou de petite taille (ZI de Privas ou d’Aubenas) accueillent des entreprises en zone rurale. On peut situer le début de cette évolution dans les années 70, et outre une pure logique économique, l’expliquer de plusieurs façons : résultats induits de l’aménagement du territoire des années 60, mouvements de population (retour à la terre des années70) et européanisation des activités. Mais surtout, les volontés locales de chefs d’entreprises, de collectivités, de populations de vivre au pays.

Peu à peu, ces entreprises passent de la sous-traitance à la création indépendante, et autour d’elles se crée un tissu de services, qui eux-mêmes deviennent indépendants et proposent depuis leurs produits à l’échelon régional, national et international. Cette évolution s’accompagne clairement d’une amélioration de la productivité et de temps libre, ainsi, la création d’activités ne sera plus seulement productive mais se trouvera aussi dans des structures d’utilisation et de redistribution de ces gains. Sans prendre de risques, on peut prévoir au mieux un maintien des activités de production industrielle, un développement des industries de l’esprit et l’arrivée de nouvelles formes d’activités générées par le retour de productivité. Aussi, les entreprises et structures sont de plus en plus interdépendantes, et l’implantation (ou le maintien) d’une usine de forte capacité est souvent choisie en fonction de l’environnement de sous-traitants et de services. Il nous faut donc penser et préparer les infrastructures de maintien et d’accueil de ces entreprises et de ces nouvelles activités.

Constat 2 : la productivité, la rentabilité, la pérennité des entreprises, dont la zone de chalandise est située en zone rurale, sont en déséquilibre permanent. On note une évolution des circuits commerciaux, des coûts liés au territoire et à une faible densité de la population, une logique économique à court terme d’appels d’offre qui profitent le plus souvent à des entreprises situées en zone urbaine, hors département, voire hors région

Constat 3 : la haute qualité des établissements d’enseignements locaux amène sur un marché du travail local du personnel très qualifié...sans débouché.

Constat 4 : la désertification des campagnes au profit des bourgs, et celle des bourgs au profit des villes centres, et le mouvement général de population vers la vallée du Rhône ne se réduisent pas. Ces différents constats nous amènent à proposer une partie de solution par l’utilisation d’outils de communication adaptés et accessibles.

En 30 ans, les systèmes de gestion des entreprises se sont intégralement transformés et la gestion papier a été remplacée par un système de gestion de l’information électronique. Ces systèmes d’information sont de plus en plus souvent interconnectés, et depuis de nombreuses années, les partenaires des entreprises communiquent de façon électronique. Cette circulation de l’information est vitale pour le bon fonctionnement des entreprises et présente de nombreux avantages : la baisse des coûts de transfert, une meilleure réactivité et une confidentialité accrue. Ainsi, la télécopie, puis le courrier électronique ont définitivement remplacé le télex, le courrier postal étant lui peu à peu supplanté par l’EDI. Mais les acteurs économiques, sociaux, culturels ne peuvent se satisfaire des informations diffusées par ces moyens. Ils ont besoin aussi de diffuser et partager de l’information, de développer le travail de groupe, d’effectuer des transferts de fichiers sécurisés entre partenaires locaux et extérieurs. L’accès au réseau mondial via Internet est maintenant simple d’accès pour tous et d’ici quelques mois, tout abonné au téléphone pourra disposer d’un accès Internet et d’une boîte aux lettres électronique. Aussi, pour répondre à cette évolution rapide des transferts d’information, voit-on apparaître le concept de réseau urbain (medium area network). Ce type de réseau peut être considéré comme l’élargissement des réseaux locaux d’entreprises, et le lien entre la communication locale et mondiale. Il présente de nombreux avantages : renforcement des capacités locales, interaction facilitée entre les différents acteurs, sécurisation des transferts, mutualisation des ressources. Par ailleurs, la libéralisation des structures télécom nous offre une opportunité unique d’implication. Quelles sont donc les infrastructures à préparer ?

Si l’on accepte les constats précédents, il semble nécessaire de renforcer ce tissu d’activités par des infrastructures de communication qui auront pour rôle d’assurer le maintien du potentiel des activités de production industrielles locales, le développement des services associés et des nouvelles industries de l’esprit et l’accueil de nouvelles générations d’activités, et enfin d’éviter l’évasion d’une partie de ce potentiel local. Il est nécessaire de préparer ces infrastructures dès maintenant, car, tout comme les zones industrielles installées au bon moment se sont remplies, d’autres installées trop tardivement restent désertes ou sous utilisées (exemple local et extrême de Bourg Saint Andéol). Voici quelques exemples de besoins et de structures : Maintien des activités industrielles, Interconnexion de l’ensemble des sites locaux entre eux et au réseau mondial, meilleure circulation de l’information, partenariat local élargi, entité visible de l’extérieur, Développement des services, Interconnexion des services et des industries, meilleur circulation de l’information, réactivité accrue, partage de compétences, veille technologique, Liaison avec d’autres structures plus thématiques, Nomadisme (accueil de stages télétravailleurs), alternative (développement d’activités temps libre) éducation (cours du soir, sociaux), fraternité (aide aux déhérités). Résultat global escompté : un maintien et un développement du potentiel local, d’importantes économies d’échelle, une attraction forte d’activités extérieures, la génération de nouvelles formes d’activités.

PT achève son exposé en disant qu’il va maintenant falloir faire le lien entre ces constats, les activités de Grimpi et ce qu’il appelle “ son projet ”.