Réunion du 4 juin 1997

MJG rappelle l’origine des “ rencontres informelles ” organisées autour de M. le sous-préfet à Largentière. Ces rencontres ont été réalisées suite aux initiatives de MJG et PT, fréquemment interpellés chacun quant à la démultiplication incontrôlée de formations au télétravail ou la création de centres de ressources dispersés, souhaitant utiliser les TIC. Sensible à cette double interpellation, le sous-préfet a créé autour de lui une cellule de réflexion qui s’est réunie régulièrement tout au long du premier semestre 1997. MJG relit la lettre introductive “ Les nouvelles techniques de communication et de traitement de l’information ont donné lieu, en Ardèche méridionale, à de nombreux projets et développements tant dans le domaine privé que public. Des organismes de formation, des entreprises, des associations ou des collectivités ont ainsi monté des projets et en imaginent d’autres en prenant appui sur des professionnels locaux particulièrement compétents. Ces initiatives privées et publiques ont, bien entendu, pris des formes diverses en fonction des intérêts et des objectifs de leurs porteurs. J’observe, toutefois, que de réelles potentialités sont apparues en Sud-Ardèche. Elles suscitent aujourd’hui le souhait exprimé par plusieurs intervenants d’une réflexion d’ensemble afin que, éventuellement, des effets de synergie soient recherchés.

C’est dans ce contexte que je me propose d’organiser une réunion de travail à la sous-préfecture de Largentière. Cette réunion informelle (sic !) a pour objet de s’informer mutuellement sur les expériences et les projets connus dans le domaine très vaste de l’utilisation de ces nouvelles techniques en Sud-Ardèche. Elle vise également à échanger des idées pour éventuellement déboucher sur des projets communs et des initiatives publiques ”. MJG rappelle ensuite le principe de déroulement des réunions : au cours de chacune d’entre elles, un ou plusieurs projets sont présentés et étudiés par le groupe, études alimentées par un questionnement fondamental autour des problématiques posées par la réalisation du ou des projets en question. Ce questionnement se pose toujours dans une prospective à dix voire vingt ans. Les inforoutes de Nord-Ardèche ont servi de référent fréquent à la mise en place d’infrastructures départementales éventuelles. Les différents projets connus et/ou présentés dans le groupe sont classés en projet public ou projet privé. Dans les projets publics (6), on trouve : création d’un centre de ressources au château de Blou à Thueyts, création d’un multipôle eau et rivières par le SIVA, organisation de la communication entre les communes du SEBA, création d’une adresse virtuelle pour les SDF, formation à distance et création d’une antenne rural pour le GRETA, projets ponctuels d’organisation d’un salon multimédia et d’une journée d’information autour des TIC. Dans les projets privés (5), on trouve : création d’un centre de télétravail (TELEMA) au lac D’Issarlès, la ruche d’entreprises autour des TIC, la salle visio au collège Saint-Régis, le pôle documentaire du court métrage, et l’atelier-zone de loisir de Brouns. Les enjeux de toutes les précédentes réflexions sont repris.

Partant de diverses expériences et remarques des participants aux différentes réunions, des problèmes ont été abordés. On en dénombre 4. La coordination des services publiques, qui porte en soi la nouvelle modélisation de ces derniers, dans un contexte où l’Etat réduit considérablement ses moyens (maisons de services, points publics), et la nécessité d’une organisation modernisée et en réseaux des communes concernées par la gestion intersyndicale. L’orchestration des projets privés (centre de ressources sollicitant des fonds publics) pour favoriser les subsidiarités et synergies sur un territoire donné, par la mise en place d’infrastructures collectives. La notion de travail coopératif au travers de groupware et de partage de l’information. L’utilisation des TIC en tant qu’outils d’appui au développement économique, touristique, ou aux plus démunis. Ainsi, il a été évoqué la notion de dénominateur commun, qui pourrait être Ardèche.com, site/serveur autour duquel seraient rassemblés toutes les informations concernant l’Ardèche. Au-delà des questionnements organisationnels, le sous-préfet a fortement incité le groupe de réflexion à se questionner sur la prospective de ce que pourrait être notre société dans les 20 ans qui viennent : les modifications fonctionnelles provoquées par la mutation informationnelle et organisationnelle, la création de richesse par du temps de loisir, le projet de Brouns étant particulièrement représentatif de cette problématique.

C’est au travers de ce regard prospectif que devrait se perpétuer la réflexion, car c’est une modification profonde des comportements et des habitudes de décision et de gestion qui est inscrite dans ce moment sociétal.

S’en suit une discussion autour de questionnements complexes, notamment liés à la présentation de Mme C (foyers ruraux) à propos des SDF. Plusieurs questionnements émergent : quels outils pour quelles populations, le meilleur pour les plus défavorisés ? Quel rôle doivent jouer l’Etat et les collectivités locales dans la mise en place des infrastructures et l’utilisation des TIC ? Quels sont les partenariats à établir entre l’Etat, les collectivités locales et les associations d’appui entre les projets publics et privés ? Quel place accorder à la société civile dans les démarches solidaires ? Le concept d’autoroutes de la communication doit nous inciter à proposer des solutions accessibles à l’ensemble des opérateurs, au sein desquelles les principes de mutualisation autorisent un droit de regard de tous les partenaires, qu’ils soient publics ou privés, dès lors que ces infrastructures irriguent la totalité d’un territoire.