Réunion du 8 juillet 1998

PT démarre en présentant quelques requêtes et enjeux. Il souhaiterait être relayé dans la présentation faite devant les collectivités. En même temps, un des enjeux est qu’ils perçoivent l’intérêt du projet, sinon, si une partie technique qu’ils ne connaissent pas leur échappe, c’est en fait tout le projet qui leur échappe et ils craignent de voir les événements les dépasser. En outre, il ne faut pas donner le sentiment qu’on vient greffer de la technologie sur des choses qui sont déjà en route (ex : inforoutes). Par exemple, il y a des entreprises qui ne savent pas pourquoi elles sont sur Internet comme il y a des élus qui ne savent pas pourquoi ils ont adhéré au SIVU.

Il faut prêcher l’exemple et faire derrière un travail concret, il faut faire des choses, montrer des résultats. Du débat qui sui, se dégagent deux idées importantes. La première est la nécessité de faire rêver, au travers des concepts et outils, dans l’offre d’utilisation de l’outil télématique, mais la démarche pédagogique passe par là. La seconde est d’aborder les projets par leur contenu de développement local, et d’introduire à dose plus ou moins homéopathique et supportable l’utilisation des outils technologiques. Pour la mairie d’Aubenas, il est nécessaire de venir travailler avec le maire. S’en suit une discussion sur la difficulté pour des techniciens de présenter un projet à des acteurs peu informés ou désintéressés, d’où il ressort que les vrais développeurs ne sont pas ceux qu’on pense. La démarche choisie pour mettre en place le projet Mesiane peut être qualifiée de démarche de développement local. En effet, rien n’obligeait les sociétés D et V à construire Mesiane dans une telle dimension collective, intégrant l’ensemble des acteurs locaux.

A la déception ressentie face au comportement si médiocrement intéressé des élus, GG apporte une explication sociologique positive : pour obtenir d’un groupe une modification de la représentation qu’il se fait d’une réalité, il faut se rapprocher au plus près de ses systèmes de représentation, s’intéresser à ses préoccupations propres. Ce n’est qu’au cours d’un rapprochement que l’on peut introduire les propositions qui vont l’amener à un nouveau système de représentations. Dans certains cas, ce rapprochement passe par la nécessité de trouver des intermédiaires nécessaires, tant en termes de langage que de connaissances...c’est ce que proposait PT qui ressent comme obstacle sa forte technicité par rapport à la méconnaissance de certains élus, quant à l’impact des TIC sur le processus de développement. Ce mécanisme de rapprochement et d’inversion des préoccupations permet d’assurer l’embrayage nécessaire à la réalisation de projets qui, à priori, pouvaient apparaître comme incompatibles avec la représentation que se faisait le groupe de la réalité.

Parlant de la fonction du groupe, PT insiste sur la nécessité d’un tel lieu de parole, d’où peuvent émerger des représentations nouvelles. D’un tel groupe doivent pouvoir émaner des messages mais comment peut-il faire acte d’autorité ?

DC revient au projet Mesiane et à son accompagnement par certains acteurs du groupe : il est clairement établi que, désormais, ce projet ne peut avancer sans partenariat. D’un côté les porteurs de projet doivent rapidement lancer leurs applications mais les partenaires locaux, eux, ne peuvent avancer qu’au rythme des stratégies intercommunales. C’est là que se pose le problème d’embrayage explicité précédemment entre les deux groupes d’acteurs concernés par le projet. De toute évidence, chacun a besoin de l’autre pour développer une réalité.

Apparaît alors la fonction du groupe informel Grimpi, à qui est dévolue la fonction de propagation de concept de plate-forme collective, à usage des entreprises mais aussi des collectivités locales et de la société civile.