Réunion du 24 septembre 1998, Largentière

PT présente les deux ordres du jour, le chantier coopératif et la circulation de l’information dans un syndicat, le SIVA. Il fait une présentation très technique et sensibilise au potentiel des TIC (circulation de l’information, mise en réseau) et aboutit à la question suivante : quels gains y trouve l’entreprise ?

R D, porteur du projet de chantier coopératif, essaye de montrer les intérêts internes à un corps de métier, une profession. Il dit qu’il essaye de faire financer ce projet par des institutions comme les CCI, des syndicats, l’ANVAR...mais que le frein tient à ce que les gens ont le sentiment que ça ne concerne pas tout le collectif. La chambre de Commerce a été contactée puisque ce sont « ses » ressortissants qui sont concernés et elle a renvoyé sur l’ANVAR qui est une agence publique.

M. M rappelle que les fonds européens doivent se porter sur des projets qui avancent et que l’Europe met au pot si d’autres mettent l’autre moitié. P dit alors que lui et Robert ont dû contracter un emprunt en commun pour financer le projet de chantier coopératif et qu’il aurait besoin d’un prêt d’honneur. Il souligne le problème des calendriers : quand les fonds publiques arrivent, très souvent, le projet est mis en oeuvre depuis longtemps.

Dans les deux projets, on utilise les TIC, pas pour elles-mêmes, mais bel et bien parce qu’elles répondent à un besoin. Les deux projets sont novateurs et peuvent démarrer le lendemain, ils ont et ont eu un effet mobilisateur et s’il n’y a pas de fonds, ils ressortiront mais dans 3 ou 4 ans, c’est-à-dire en retard, au lieu d’être en avance et producteur de valeur ajoutée.

A propos de la circulation de l’information au SIVA, P dit que A a eu un déclic et a compris comment les TIC pouvaient l’aider, avec l’esprit Grimpi, c’est-à-dire à partir d’une application exemplaire, etc...On a jamais essayé d’imposer quoi que ce soit à A, on en avait pas besoin car on savait que ça marchait. Mais de lui-même, avec l’effet d’apprentissage de Grimpi, où on arrive à présenter des applications exemplaires qui peuvent être reproduites, ensuite, il a formulé sa propre demande. Dans ce sens, la diffusion avance et le rôle de Grimpi est très fort.

P dit que l’association Mesiane a été retenue pour assurer la formation « télétravail » aux personnels de préfecture, les préfets et sous-préfets. Pendant deux jours, on leur présente des applications et au bout de deux jours, on leur demande leur ressenti. P dit qu’il a passé beaucoup de temps à présenter la logique Grimpi et sa capacité à faire germer des projets. Toutes les applications présentées avaient le point commun de venir d’initiatives privées d’acteurs qui avaient su sauter les échelons hiérarchiques.

Un intervenant inhabituel demande quel est le rôle de Grimpi et ce que le groupe doit faire quand des projets germent : est-ce son rôle de les aider ou pas ? MJG rappelle l’initiative de départ avec la prospective et la réflexion sur 20 ans et en plus un temps de présentation de projets, la mise en relation des différents projets pour éviter que les services publics se heurtent à des projets redondants. Elle dit que derrière ça, on a glissé vers Mesiane et qu’on a eu du mal à conserver la dimension réflexion.

P rappelle qu’il y a une dimension politique au sens noble du terme dans l’activité du groupe Grimpi, dimension civique qui met en avant des projets citoyens. C M parle de la nécessité d’équiper des lieux publics pour pouvoir se réunir (ex de sa salle de réunion dans son hôtel qui est au carrefour de l’Ardèche). D C rappelle que les inforoutes ont équipé le département d’un pont visio au Cheylard et que des réunions peuvent donc être organisées si on est pré-équipé.

MJG et d’autres rappellent qu’il faut toujours partir d’un projet, d’un besoin et qu’on ne peut débarquer chez les gens pour leur proposer de les équiper. D’où l’intérêt de groupe comme grimpi qui font germer les projets et facilitent l’explicitation des besoins. Quelqu’un propose d’inviter quelques élus-maires à participer à grimpi car on continue à réfléchir entre acteurs individuels. Il dit que certains maires pourraient être moteur. P rappelle que Grimpi peut faire des petits, que ce type de groupe peut essaimer mais que si des maires viennent « juste comme ça » à la réunion, ils risquent de venir pour y trouver quelque chose, sans rien y apporter.

Réunion du 29 octobre 1998

L’accueil est fait par le maire de gros Pierre, qui rappelle que la commune s’est intéressée très tôt aux TIC, notamment par le biais de l’Ecole. Les premiers signes de cet intérêt sont l’équipement à la mairie, la numérisation au cadastre, la création d’un emploi-jeune pour les TIC, l’adhésion au SIVU des inforoutes et le fait que Gros Pierre soit devenu un centre de ressources.

P rappelle que pour ne pas se laisser imposer des usages, une offre, il faut que les acteurs puissent monter en compétences. C’est le rôle de Grimpi avec en plus une mise en pratique et un apprentissage des TIC au fur et à mesure. Le sous-préfet rappelle le discours du premier ministre à Hourtin qui a été le faire-part de deuil du Minitel et le démarrage officiel de l’informatique de réseaux. Il rappelle également qu’on procède beaucoup par la tactique de l’essaimage, qui consiste à former quelques acteurs-clefs, les autres n’ayant plus qu’à s’y mettre parce qu’on ne peut pas former tout le monde. Il dit que toute l’administration va passer aux tuyaux et qu’on ne pourra pas y échapper.

Le maire dit que quand on est élu, on oublie parfois vite les administrés et on se laisse enfermer dans son système : le rôle d’un gouvernant, d’un élu, ce sera de communiquer dans les deux sens, c’est-à-dire de diffuser de l’information et d’être à l’écoute.

Un assistant dit que c’est en Ardèche du sud qu’on a le plus d’initiatives et de projets du point de vue de l’Education Nationale, à tel point que le département est devenu « pilote » pour la mise en réseau des écoles. P dit que c’est en étant demandeur, très demandeur, qu’on peut aider l’Etat à assurer son rôle d’information. Il parle des entreprises qui ont des interlocuteurs qui leur donnent des informations contradictoires. Le maire de Gros-Pierre dit que les TIC vont aider à la construction d’une citoyenneté si les administrés peuvent faire des contre-propositions et être au courant de ce qui se fait. Il faut qu’il y ait un partage de l’information.

R D dit que la technologie a toujours avancé de façon linéaire et que les chantiers techniques avancent mais que le plus gros problème reste celui de la conscience de la responsabilité que des acteurs ont en tant que citoyens, et pour ce qui est de l’administration, en tant que fonctionnaires au service de l’Etat, et donc au service des citoyens.