L’exemple de l’utilisation des TIC pour le reste de la population va venir des entreprises. Les collectivités locales avaient la possibilité de se mettre en avant par rapport à la problématique des TIC et elles l’ont ratée. Quand un groupe veut se mettre en place sur un territoire, il faut qu’il y ait un « gros » acteur public qui soit présent, car il a une fonction exemplaire.
P dit qu’il y a deux ans, il y avait les projets du SEBA, du SIVA, d’Aubenas et que là, il n’y a plus grand chose. C’est dû au milieu rural. A un projet que défendaient P et M. M, le RDV avec le responsable informatique a été annulé à la préfecture de Privas trois fois pour des raisons différentes. M s’est vu refuser un projet « agricole » par le FEDER alors qu’il était bon.
P dit qu’en tant que groupe d’information, Grimpi a un peu échoué. Ca a marché avec les entreprises mais on n’a pas réussi à nouer un vrai contact avec les décideurs. Patrice dit que c’est peut-être parce qu’à un moment donné, on est sorti de notre rôle notamment en parlant d’aménagement du territoire, etc... Finalement, qu’un groupe qui se pose en citoyen entreprenne de faire des choses, ça passe pas. En gros, que les citoyens votent, d’accord, mais qu’ils agissent, non.
M demande s’il n’y a pas une autre raison qui serait que dans un milieu professionnel, il y a une sorte d’empirisme qui consiste à dire « peut-être que c’est bien ou pas , mais j’essaye » alors qu’au niveau politique, on a une position de principe et on n’en bouge pas.
Robert D dit qu’il y a probablement des débats qui arrivent trop tôt. Il raconte que l’on est venu le chercher pour être élu au Conseil de l’Ordre pour développer les TIC dans l’appareil architecte et qu’à chaque réunion, il en remet une couche. Le 18 janvier 1999, il a dit la même chose que depuis les 7 autres mois, et là, sans savoir pourquoi, l’idée est passée. Entre avril 98 et janvier, on est passé dans cet Ordre de 3 personnes dotées d’un e-mail à 15. Il demande si le travail s’est fait tout seul ou s’il a participé à son accélération.
M dit que le travail ne s’est pas fait tout seul et qu’il y a un effet de contexte qui joue. R dit que des groupes comme Grimpi ont fait un travail de fonds. P ajoute que ça pose un problème de transfert d’expérience et de savoir : on est un groupe qui a une réflexion et une certaine avance, comment en faire profiter les autres ?
P rappelle que la mairie d’Aubenas avait signé il y a deux ans mais qu’on s’est appuyé sur un élu qui n’était pas en odeur de sainteté avec le maire et que c’est probablement la raison pour laquelle la mairie nous a lâchés. C M signale aussi le cas de la médiathèque où de élus avaient signé le pré-projet et ont finalement fait marche arrière au moment de signer.
P propose donc de faire l’autocritique de notre manière de travailler pour ne pas commettre les mêmes erreurs. Il souligne le fait qu’il faut particulièrement veiller au choix des intermédiaires qui « défendent » Grimpi. Il note aussi qu’on a probablement pas assez communiqué par écrit, que c’est culturel et lié à l’administration mais que ça aurait permis de laisser une trace sur laquelle les gens reviennent. Les services sont immuables mais les animateurs passent. Il dit que MJG le fait très bien alors que lui, quand il discute avec un élu, ce dernier ne lui dit pas s’il a compris. Lui donner un écrit serait lui offrir une deuxième chance pour comprendre ce qu’on a dit. Donc, l’écrit aurait deux fonctions, la trace et la deuxième chance pour délivrer le message.
P dit qu’on avait évoqué la possibilité que Grimpi devienne une groupe de pression mais que pour le devenir, encore aurait-il fallu faire pression. Or, c’est étonnant de voir la force de résistance des élus. P dit qu’être citoyen, c’est pas un métier et M dit que ça donne pas toutes les compétences non plus. P dit qu’en tant que citoyen, le groupe n’est pas assez reconnu car il a un problème de statut. On peut être convaincu par un dossier, ou par quelqu’un qui a une force de conviction à l’oral ; si l’oral ne donne pas confiance, alors, on regarde les statuts.
On aborde la notion de risque : l’entreprise est liée à la notion de risque, c’est sa première raison d’être, elle a conscience de ses propres besoins. Mais, les élus, eux, ont-ils conscience de nos besoins ? Une entreprise est plus crédible pour dire, « ça c’est bien, j’en ai besoin ». Par le fait de la construction naturelle des groupes, on a rarement la possibilité de savoir quels sont les besoins de la base. R dit qu’au sein du groupe, il y a eu une montée en puissance des compétences de chacun, mais que lui, par exemple, garde son rôle d’utilisateur. P dit que cette montée en puissance s’est faite sur des bases saines, c’est-à-dire en faisant de la vraie information et formation, et pas dans une optique marché et futurs consommateurs. Le fait de discuter en interne dans le groupe des TIC a permis de mettre en avant les points essentiels qu’il faut évoquer pour sensibiliser les gens.