Chapitre 3. L’entrée dans l’enseignement supérieur : trajectoires scolaires et processus d’orientation

Les modalités d’après lesquelles s’effectue le “choix” de la filière d’études est une différence tout à fait centrale entre nos deux populations étudiantes. Alors que, pour résumer notre propos à venir, l’on peut dire que l’on entre en médecine de façon toute positive et élective, c’est plus négativement que les étudiants de sociologie “choisissent” leur discipline d’études. Non seulement l’orientation en sociologie ne constitue, dans les faits, pour la grande majorité des étudiants, qu’un deuxième voire un troisième “choix” mais, de surcroît, elle revêt fréquemment l’aspect d'un pis aller. On « atterrit » souvent en sociologie à la suite d’un choix forcé. Il est plus rare de s’y diriger électivement. Contrairement à ce qui se passe en médecine, c’est généralement par des chemins détournés et à la suite d’une série d’engrenages scolaires négatifs que les étudiants s’orientent en sociologie.