IV. Choix ayant présidé à la constitution de l’échantillon des étudiants inscrits en licence de sociologie

Avant même de recouvrer les réponses postales des étudiants ainsi sollicités, une première sélection fut opérée à partir des renseignements disponibles sur les Fiches pédagogiques de la Faculté d’Anthropologie et de Sociologie consultées.

S’agissant d’interroger des étudiants de licence de sociologie, une première sélection visait à éliminer d’office de l’échantillon virtuel l’ensemble des étudiants qui, pour avoir une inscription en sociologie, n’avaient pas la sociologie pour inscription principale.

Ont donc été éliminés de prime abord :

Une fois récupérées les réponses des étudiants en licence de sociologie, nous avons trié et classé, dans un deuxième temps, ces dernières par ordre de préférence en fonction des critères sociologiques de sélection des enquêtés que nous désirions prendre en compte.

Ont alors été éliminés, dans un deuxième temps, de l’échantillon :

Hormis ces cas de figure, tous les étudiants ont été retenus au nombre de ceux qui pouvaient être enquêtés. Leur nombre étant très conséquent, nous avons, dans un troisième temps, fait un nouveau tri de l’ensemble des profils étudiants disponibles pour établir une préférence sur trente d’entre eux, avec des choix secondaires pour pallier les éventuels refus, sur lesquels ont effectivement portées nos investigations par entretiens.

La sélection s’est opérée de la manière suivante. S’agissant, outre le fait de comparer des étudiants de sociologie et des étudiants de médecine, de diversifier les profils étudiants pour nous confronter tout à la fois à des situations différentes, pour nous donner les moyens d’appréhender des principes, différentiels, de la variation des pratiques d’études étudiantes, pour mesurer enfin leur importance relative et leurs modalités d’action, fussent-elles combinatoires, nous avons tout d’abord cherché à faire varier les milieux sociaux d’appartenance des étudiants enquêtés, prêtant par là même attention à l’un des critères sociologiques les plus déterminant, établi comme tel depuis longtemps par les enquêtes et les chercheurs en sciences sociales, ceci en ce qui concerne notamment les comportements scolaires.

Autant que possible, nous avons donc cherché, sur trente enquêtés, à équilibrer pour base de comparaison le nombre d’étudiants interrogés issus des classes supérieures, des classes moyennes et des classes populaires. A l’intérieur de chacune de ces catégories pour le moins évasives dans la désignation des réalités sociologiques qu’elles opèrent, nous avons également tenté de faire varier les positions eu égard à la structure du capital possédé (culturel et économique notamment) et de la nature (publique, privée, salariée, indépendante...) des activités professionnelles exercées par les parents.

Nous avons ensuite cherché à équilibrer, autant que faire se pouvait et sans verser dans une abstraction formelle faisant fi des réalités historiques rencontrées, les étudiants de sexe masculin et de sexe féminin sollicités pour cette étude, partant du principe que bien des variations dans les situations d’études peuvent résulter de la division sexuelle du travail en général et du rapport sexuellement différencié aux activités domestiques ou aux activités salariées en particulier.

De même, il nous importait, pour ne pas négliger l’influence des conditions matérielles d’existence dans l’appréhension des pratiques étudiantes, de faire varier les situations des étudiants eu égard à l’exercice d’une activité salariée, des rapports socialement différenciés aux pratiques d’études pouvant avoir partie liée avec des rapports socialement différenciés à l’activité salariée, en terme d’investissement scolaire, de temps disponible, ou de conditions de vie...

Enfin, nous avons tenu, dans l’ordre du raisonnable, à ne pas négliger totalement les variations dans les conditions d’habitation des étudiants, s’agissant notamment des étudiants habitant chez leurs parents et ceux qui, pour diverses raisons, ont décohabité du domicile parental, sachant là encore que le fait de loger au domicile parental peut consister en une remise de soi provisoire, affective et économique, et la décohabitation être liée, au moins virtuellement, à des contraintes matérielles (domestiques, économiques) spécifiques et parfois contradictoires avec le temps des études.

Ces variations dans les critères retenus pour sélectionner les étudiants enquêtés étaient indispensables à partir du moment où l’objectif était de prendre en compte les populations étudiantes dans leur effective diversité sociologique et par là de ne pas les homogénéiser a priori par des choix trop restrictifs eu égard à la thèse que nous souhaitions soutenir. C’était ainsi l’occasion, dans le même mouvement, non seulement de multiplier et de diversifier les points d’approche (d’apercevoir des ressemblances, des différences, des différences dans la ressemblance et des ressemblances éventuelles dans la différence) mais également de nous donner les moyens scientifiquement indispensables et parfois négligés de nous confronter à des contre-exemples et à des principes de variation des pratiques différents voire contradictoires avec ceux que nous placions au premier plan de nos préoccupations, et par là, de mettre pleinement en oeuvre, le plus explicitement et réflexivement possible, le raisonnement comparatif...