IV.B. Des épreuves de rapidité dans une logique du “juste ou du faux”.

Autrement dit, les différents exercices d’évaluation qui sanctionnent les apprentissages impliquent tous plus ou moins la mémorisation de contenus constitués et spécifiques, les énoncés de base, les données, les mécanismes, les tableaux, etc., constitutifs des différents domaines du savoir médical. Qu’il s’agisse des QCM, des QROC, des QRM ou des Questions Rédactionnelles Longues qui, sans exception, évaluent les connaissances des étudiants en un temps extrêmement limité, exigent une grande vitesse d’exécution, interdisent donc les tergiversations et les hésitations, toutes supposent que les étudiants aient “en tête” les différents éléments de connaissance nécessaires pour répondre “sans réfléchir” (« on demande énormément de choses en peu de temps pendant les examens, donc il faut absolument que l’esprit soit organisé... clair, concis et précis... il faut être très très méthodique, on n’a généralement pas le temps de réfléchir donc il faut que ce soit su et que la réponse soit du “tac au tac”, autrement, c’est pas la peine... on avait une feuille double à écrire en 10 minutes, pour dire que il faut aller très vite, il faut aller très très vite. Lorsque j’ai passé le concours justement, moi je sais que j’écrivais euh... en même temps que j’écrivais je relisais pour ne pas oublier de mots, non mais c’est très stressant, c’est très stressant le concours »). En outre, l’évaluation des connaissances se mesure et s’inscrit, le plus souvent, dans une logique du juste ou du faux. Face à un Q.C.M., on sait ou l’on ne sait pas répondre. La réponse est juste ou la réponse est fausse.

Pour ne retenir qu’un exemple ici, les signes cliniques d’une maladie constituent des éléments de connaissance incompressibles. Ils ont été établis, classés, identifiés, décrits, par plusieurs générations de scientifiques et/ou de médecins, par la réalisation d’enquêtes cliniques, de croisements et de recoupements d’une multitude d’observations cliniques. Ces signes, en quelque sorte “grammaticalisés”, ne sont pas en tant que tels à discuter. Il convient de les connaître, c’est-à-dire d’abord de les assimiler avec le plus soin et la plus grande exactitude possible. Car sans ce travail préalable nécessaire pour discerner parmi les manifestations symptomatiques, aucun diagnostic ne serait possible. Lors d’une évaluation, l’étudiant est ou non en mesure d’énumérer et d’identifier les signes sinon suffisants du moins nécessaires à l’expertise clinique de telle ou telle maladie, singulière dans son individualité, ou si l’on veut dans son tableau clinique.