II. Les contours mal définis du travail personnel

Outre les problèmes d’organisation des activités scolaires étroitement liées à la faiblesse de la prescription institutionnelle et de l’encadrement temporel, la difficulté du passage de l’enseignement secondaire à la sociologie, de l’occupation du temps de travail personnel, de sa définition et de sa structuration, se trouvent dans ce contexte d’études encore renforcés par la nature même des tâches intellectuelles à réaliser dont les objectifs, les contenus, les contours et les moyens demeurent souvent mal définis et délimités.

A cela, une double raison qui tient pour une part au fait que le travail personnel demandé aux étudiants ne fait pas toujours l’objet, tant au niveau de ses finalités que de ses modalités, d’une explicitation précise de la part des enseignants et plus généralement de l’institution qui, en n’organisant pas les conditions d’une transmission méthodique des techniques du travail intellectuel (par l’exercice et l’entraînement régulier par exemple), laisse planer le flou et le doute à la fois sur le travail à accomplir dans le cadre des apprentissages et sur les manières d’accomplir ce travail...

Elle tient pour une autre part, ce qui est en partie liée, au fait que les différents exercices d’apprentissage à réaliser dans ce contexte d’études (de lecture et d’écriture de textes sociologiques, d’enquête de terrain, etc.), qui tous supposent peu ou prou un travail de fabrication intellectuelle (de recherche, d’élaboration, de composition...), trouvent pour principe des logiques de connaissance relativement peu codifiées, à la fois parce que les démarches, les actes et les étapes qui président à la réalisation de ces différents travaux intellectuels ne font pas toujours l’objet d’une claire partition, et parce qu’ils ne reposent pas sur l’application ou la reproduction de modèles de raisonnement explicites strictement transposables.