I. Le temps de travail institutionnellement commandé : les contraintes d’une formation dédoublée

Si le Deuxième Cycle des Etudes Médicales 1, qui donc correspond à la troisième année de médecine, n’est déjà plus comparable, du point de vue des rythmes scolaires, avec la première année préparatoire au concours, force est pourtant de constater l’importance relative, comparativement à la sociologie en particulier, des obligations universitaires que doivent encore remplir les apprentis-médecins. Ce ne sont pas tant les heures de cours stricto sensu, dont le volume est légèrement supérieur à ceux de la licence de sociologie, qui contribuent à rendre ces impératifs universitaires plus conséquents, que la formation dédoublée, universitaire d’un côté, hospitalière de l’autre, entamée par les étudiants médecins lors de la troisième année d’études. Aux heures de cours viennent alors en effet s’ajouter les heures de stages hospitaliers qui, mis bout à bout, fixent un emploi du temps organisé et impriment une régularité aux activités d’apprentissage hebdomadaires.

L’emploi du temps universitaire, institutionnellement prescrit, de l’étudiant médecin DCEM1 associe en fait trois grands types d’activités. D’une part des enseignements magistraux, majoritaires parmi l’ensemble des enseignements dispensés. D’autre part, des enseignements dirigés (dont la fonction est d’organiser la reprise des enseignements magistraux par petits groupes) et des travaux pratiques. Enfin des stages hospitaliers.

Si les étudiants médecins troisième année n’ont guère plus de 22 heures à 23 heures de cours hebdomadaires, enseignements magistraux et dirigés compris (ce qui en soi est déjà plus que les étudiants sociologues de licence), il faut donc à ces heures ajouter celles, incompressibles, des stages hospitaliers et cliniques pour une durée approximative de 16-20 heures hebdomadaires.

Moins précis mais plus fiable que les Guides Théraplix des différentes UFR médicales (i.e. les guides de l’étudiant médecin des différentes facultés médicales lyonnaises) dont la comparaison semble indiquer des insuffisances dans l’indication des volumes horaires, les textes de loi, rapportés dans le Guide théraplix des études médicales commun à l’ensemble des facultés de médecine françaises, prescrivent un minimum de 1000 heures et un maximum de 1100 heures de cours tout confondu sur les années du Premier Cycle des Etudes Médicales 2 (deuxième année) et du Deuxième Cycle des Etudes Médicales 1 (troisième année).

Sur l’ensemble de ces 1000-1100 heures d’enseignement, 300 heures minimum doivent être consacrées aux enseignements dirigés et pratiques au cours de ces deux degrés universitaires. Enfin, 400 heures de stages hospitaliers doivent également être effectués au cours du PCEM2 (deuxième année) et du DCEM1382 (troisième année).

Si, d’une UFR médicale lyonnaise à l’autre, de légères variations apparaissent dans les emplois du temps, celles-ci restent somme toute minimes. Etant donné qu’un minimum de mille heures d’enseignement est exigé entre le PCEM2 et le DCEM1, on peut globalement affirmer, sans trop déformer la réalité des choses, que les étudiants de troisième année doivent, sur l’ensemble de l’année universitaire du Deuxième Cycle des Études Médicales 1, assurer environ 500 heures de cours. Sur ces 500 heures, il faut en compter 150 pour les Travaux Pratiques et les Enseignements Dirigés.

En plus de ces heures de cours, les apprentis-médecins effectuent, sur une période d’environ six mois, trois stages hospitaliers obligatoires (en médecine, en chirurgie et en laboratoire), soit l’équivalent de quatre matinées par semaine pour un total de 384 heures de stages environ sur six mois. Précisons ici que la totalité des heures de formation hospitalière sont effectuées sur la troisième année par les étudiants de notre échantillon. Ceci pour une raison simple.

Au moment de notre enquête, la réforme qui vise à introduire des stages en PCEM 2 (entre autres choses pour décharger l’emploi du temps de la troisième année) s’applique aux promotions qui suivent celles que nous avons interrogées qui, pour leur part, n’étaient pas alors concernées. Considérant enfin que seuls sont obligatoires, en médecine, les heures de Travaux Pratiques et d’Enseignements Dirigés ainsi que les stages hospitaliers383, il est possible d’affirmer que les apprentis-médecins DCEM1 assurent environ 550 heures incompressibles de formation sur l’année.

Notes
382.

L’article 17 de l’Arrêté du 18 mars 1992 stipule ainsi que : « Art. 17 - Les enseignements théoriques de deuxième année du PCEM et de première année du DCEM sont organisés soit par ensembles disciplinaires annuels, soit par modules. Le volume horaire global des enseignements théoriques, dirigés et pratiques de ces deux années ne doit pas être inférieur à 1000 heures, ni supérieur à 1100 heures. », in Guide Théraplix des études médicales, Panorama des études médicales 1, Paris, Théraplix, 1995-96, p.34.

L’article 20 de l’Arrêté du 18 mars 1992 notifie pour sa part que : « Art. 20 - Les enseignements dirigés (ED) et les travaux pratiques (TP) doivent représenter au total au moins 300 heures au cours de la deuxième année du PCEM et de la première année du DCEM », in Guide Théraplix des études médicales, Panorama des études médicales 1, Paris, Théraplix, 1995-96, p.35.

Enfin, l’article 20 de l’Arrêté du 18 mars 1992 spécifie que : « Art 21 - Durant la deuxième année du PCEM et la première année du DCEM, les étudiants accomplissent au total 400 heures de stages cliniques d'initiation aux fonctions hospitalières devant leur permettre l'acquisition de connaissances générales en pathologie. Ces stages, non rémunérés, s'effectuent dans les services des établissements visés à l'art. 16 du présent arrêté », in Guide Théraplix des études médicales, Panorama des études médicales 1, Paris, Théraplix, 1995-96, p. 35.

383.

L’article 7 de l’Arrêté du 18 mars 1992 indique en effet que : « Art. 7 - Les enseignements sont théoriques, dirigés et pratiques, et comprennent des stages. L'assiduité aux enseignements dirigés, aux enseignements pratiques et aux stages est obligatoire », in Guide Théraplix des études médicales, Panorama des études médicales 1, Paris, Théraplix, 1995-96, p. 31.