IV. Le suivi des cours : manquements épisodiques, principe de plaisir et obligations extra-académiques

Si l’absentéisme n’est pas, en licence de sociologie, une pratique à caractère exceptionnel, tant s’en faut, les étudiants sociologues s’avèrent toutefois globalement plus assidus que leurs homologues médecins sans doute parce que, à la différence de ces derniers, aucun dispositif institutionnel ne vient suppléer leurs manquements éventuels et que la présence aux enseignements restent, dans ces conditions, le plus sûr moyen et le plus direct à la fois d’accéder à la matière professée et d’en disposer à son gré. Plus assidus que leurs homologues médecins, ces étudiants le sont en effet en raison du caractère moins systématique et moins généralisé de leurs absences aux différents enseignements. Non seulement les étudiants sociologues qui manquent régulièrement tout ou partie des cours demeurent l’exception parmi cette population et contrairement aux étudiants de médecine troisième année. Mais ils suivent, dans leur grande majorité, la plupart des enseignements qui leur sont dispensés, y compris les enseignements magistraux non obligatoires, leurs absences étant, pour l’essentiel, des manquements épisodiques et occasionnels.

Contrairement à l’absentéisme pratiqué en troisième année des études médicales qui, nous l’avons vu, se trouve quasiment institutionnalisé par le système des ronéotypés de cours et participe ainsi, chez certains étudiants, d’une véritable stratégie de travail et d’organisation du temps, cette pratique relève davantage, en sociologie, de comportements scolaires “spontanés” (comme le fait de ne pas avoir envie d’aller en cours) que de comportements scolaires stratégiques et/ou trouve pour principe des causes externes ou extérieures à l’étude (des obligations extra-universitaires) et non des motifs purement universitaires (gestion d’un emploi du temps chargé, libérer du temps pour le travail personnel...).

Le principe de plaisir et les obligations à caractère extra-universitaire sont en effet, dans ce contexte d’études, les deux éléments qui président aux manquements des étudiants. Dans l’ordre des motifs invoqués, le fait de ne pas avoir envie d’aller en cours, et le fait de ne pas apprécier une matière ou un enseignant viennent en tête. Ils sont les arguments les plus récurrents des discours étudiants pour rendre compte de leurs absences, le plus souvent occasionnelles dans ce cas de figure. Suivent ensuite les empêchements liés à l’exercice d’une activité salariée ou à des contraintes domestiques qui sous-tendent des manquements plus systématiques. Plusieurs catégories d’étudiants sont donc à distinguer ici pour rendre compte des différentes conduites d’assiduité scolaire qui jalonnent ce contexte d’études.