Par sa nature tout d’abord puisque l’ensemble des apprentis-médecins concernés, sauf exception, sont impliqués dans un secteur en rapport avec leurs études et/ou leur future activité professionnelle 414 . Certains sont “colleurs” dans les cours privés qui exercent les nouveaux entrants au concours de médecine première année. D’autres, à vrai dire la plupart d’entre eux, sont aide-soignants ou aide-opératoires en hôpitaux. D’autres encore exercent en tant que garde-malades ou veilleurs de nuit en maison de retraite. Autant de domaines qui, là où certains étudiants exerçant une activité étrangère à leurs matière d’études peuvent être contraints à une gymnastique des contraires, viennent en complément de leur formation, notamment hospitalière, ou sont en étroit rapport avec leur statut d’étudiant médecin (les colleurs dans les cours privés par exemple).
Occuper un emploi dans un secteur étranger à ses études ou, au contraire, dans la même branche d’activités, n’est évidemment pas la même chose. En travaillant à l’hôpital en tant qu’aide-soignants ou aide-opératoires, ces étudiants, dont les stages cliniques de troisième année les conduisent déjà à exercer peu ou prou ces fonctions, trouvent ainsi le moyen de gagner de l’argent tout en confortant leur formation, retirant ainsi de leur activité salariée un ensemble d’expériences susceptibles de servir leurs études : en étant confrontés au fonctionnement d’un hôpital et à celui des pratiques de soins par exemple, en découvrant des malades et des cas cliniques plus ou moins inédits, ou encore en étant amenés à effectuer certains gestes médicaux, bref en se familiarisant avec des manières d’agir et de raisonner propres à leur future activité professionnelle...
Ce constat est d’ailleurs confirmé par le travail de Valérie Erlich qui en outre montre que c’est là une spécificité propre au travail salarié des étudiants médecins que l’on ne retrouve pas chez les autres étudiants de filières différentes... ERLICH Valérie, Les Étudiants, un groupe social en mutation. Étude des transformations de la population étudiante française et de ses modes de vie (1960-1994), Thèse de nouveau doctorat de sociologie, Université de Nice-Sophia Antipolis, UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines, Septembre 1996.