Chapitre 13. Agenda, calendrier, mots pour mémoire, listes de choses à faire...

I. Des usages communément partagés par les deux populations étudiantes enquêtées

I.A. Des étudiants grands consommateurs d’agendas

Si tout d’abord l’on considère et l’on compare les étudiants interrogés qui déclarent posséder un agenda et/ou un calendrier, force est de constater qu’il n’est pas sur ce point de différences notables entre la licence de sociologie et la troisième année de médecine. La simple possession d’un agenda ou d’un calendrier ne discrimine en rien nos deux populations et s’avère même, chez l’une comme chez l’autre, un fait pratiquement général. Sauf exception en effet425, l’ensemble des étudiants interrogés pour cette enquête déclare posséder un agenda. Quant au calendrier, d’un usage toutefois nettement moins répandu, on le retrouve en d’égales proportions (environ un étudiant sur deux) en médecine et en sociologie. Les étudiants des deux filières d’études s’avèrent donc, en première analyse, de grands consommateurs d’agendas et dans une moindre mesure de calendriers. Et il en va des agendas et des calendriers comme de l’établissement de listes de choses à faire ou de pense-bêtes auxquels les étudiants des deux filières d’études recourent, à l’échelle de notre échantillon tout au moins, dans des proportions et selon des fréquences relativement équivalentes.

Le constat se trouve d’ailleurs dans une large mesure confirmé par l’enquête statistique qui permet de montrer que les étudiants de Médecine (si toutefois l’on excepte le premier cycle) et de Lettres et Sciences humaines avec respectivement 45% et 45,1% comptent parmi les plus gros utilisateurs d’agendas (loin derrière les CPGE Lettres toutefois) et s’opposent ainsi aux étudiants des filières dont le travail personnel est globalement moins important dans la part du travail à fournir426... L’importance des recours à l’agenda et plus généralement aux dispositifs d’objectivation du temps (calendriers, programmes de travail...) dans les filières d’études semble ainsi étroitement liée, de prime abord, aux formes temporelles institutionnelles et aux formes de l’apprentissage. Les disciplines sont plus ou moins incitatrices en matière d’utilisation d’agendas (i.e. le constitue plus ou moins comme un outil intellectuel du travail universitaire, et au delà, comme un outil d’organisation de l’existence sociale) et par extension de calendriers, de listes de choses à faire, de pense-bêtes selon les niveaux d’encadrement qu’elles proposent et peut-être surtout selon la place qu’elles font, dans l’apprentissage, à la réalisation d’un travail personnel.

Notes
425.

Seul un étudiant médecin affirme ne pas avoir d’agenda mais possède dans le même temps un calendrier. Il en va de même pour un étudiant sociologue alors que deux autres ne possèdent ni agenda ni calendrier.

426.

GRIGNON Claude, GRUEL Louis, BENSOUSSAN Bernard, Les Conditions de vie des étudiants, Paris, La Documentation française, Cahiers de l’O.V.E. (1), 1996, pp. 46-47