III.C. Avenir informulable, désaffection des études, études sans enjeux et dispositions hédonistes parmi les étudiants sociologues

Du côté des étudiants sociologues, les différences s’établissent tout à la fois du point de vue des rapports que ces derniers entretiennent aux formes de la culture écrite et à l’avenir de leurs pratiques d’études. Le rapport à l’avenir des pratiques apparaît en effet, une fois encore, dans ce contexte d’études, comme une dimension discriminante des comportements organisationnels et prévisionnels de ces étudiants tels que tout au moins ils se dessinent en périodes de révisions. Cela se comprend fort bien si l’on considère que l’avenir, à partir du moment où il demeure pour certains indéfini, irrésolu, incertain, informulable, peut constituer un sérieux obstacle non seulement à l’investissement scolaire proprement dit, mais aussi à la mise en perspective des activités présentes ne serait-ce qu’en raison des difficultés que d’aucuns peuvent du même coup éprouver à se projeter dans le futur et à conférer un sens (une direction et une signification) à leurs efforts d’apprentissage par exemple en fonction d’objectifs clairs, définis, et mobilisateurs...

Même s’il convient d’avancer avec prudence, on remarquera que les étudiants sociologues qui, en périodes de révisions, s’efforcent d’établir des programmes et de travailler dans le respect d’un emploi du temps écrit ne se distribuent pas au hasard de ce critère. C’est ainsi que l’on peut constater une rupture assez nette entre d’un côté les étudiants sociologues qui, d’une façon ou d’une autre, investissent le présent de leurs études en fonction d’un projet scolaire ou professionnel précis, et, de l’autre, les étudiants pour lesquels les études de sociologie soit ne représentent pas un enjeu d’avenir mobilisateur soit constituent une manière de retarder l’entrée sur le marché du travail, une position d’attente adoptée souvent faute de mieux... On peut, à cet égard, faire schématiquement le départ entre plusieurs types d’étudiants.