Chapitre 17. Les formes de la lecture universitaire en licence de sociologie

A l’inverse des apprentis-médecins qui, lorsqu’on les interroge sur la fréquentation d’imprimés médicaux, de livres, d’articles ou de revues, nous renvoient invariablement l’image de pratiques extérieures à l’étude, intervenant en plus des stricts attendus du travail intellectuel, les apprentis-sociologues se représentent spontanément la lecture de textes sociologiques comme une pratique inhérente à leur travail intellectuel. Lire des textes de sociologie compte au nombre des incontournables de la pratique. Et lorsqu’on leur demande s’ils lisent des livres, des articles, des revues de sociologie, les étudiants répondent immédiatement par la positive. Bien loin d’être supplétive ou seulement complémentaire, la lecture de textes imprimés est, dans ce contexte, constitutive du travail intellectuel. La lecture est d’abord liée au travail de fabrication intellectuelle. On lit pour préparer une dissertation ou un examen, pour faire un exposé, pour construire un objet de recherche et problématiser, plus généralement pour mener une recherche et rédiger un dossier de recherche, mais également étayer un cours...