Chapitre II
Le travail du deuil : un concept pour comprendre le chômage.
Le cadre méthodologique ayant été précisé, les chapitres II et III présentent les données théoriques qui constituent les soubassements de ma réflexion et ont permis la formulation des hypothèses.

Le chapitre II explique dans quelle mesure il est possible de parler de « deuil du travail ». Il rappelle d’abord que cette modélisation, qui est classiquement utilisée en psychologie sociale et s’accorde avec les conceptions sociologiques actuelles du chômage, permet de clarifier les notions de travail et de chômage. Il précise ensuite en quoi le concept de « travail du deuil » peut être appliqué à la situation de chômage et donc conduire à définir le travail comme un objet au sens psychanalytique.

L’intérêt de ce point de vue est spécifié avant d’exposer en détail les processus psychiques caractéristiques du travail du deuil, dans le cas de la perte d’un être aimé.

Le chapitre se termine par la mise à jour des conditions influençant le déroulement de ce processus.

Notons que la symétrie des expressions « deuil du travail » et « travail du deuil » ne sera pas négligée mais ne sera abordée qu’en fin de chapitre III. Je montrerai alors en quoi les similitudes entre l’acception courante et l’acception freudienne du mot travail peuvent permettre de compléter l’idée d’intrication ou de confusion entre travail-activité professionnelle et travail psychique, thème capital pour ma réflexion.

Précisons que tout au long de mon écrit, et par souci de distinction, je parlerai du travail - activité professionnelle en utilisant les termes travail ou objet-travail. L’expression « travail psychique » sera, elle, réservée à l’acception freudienne.