Partie 2
Les entraves à la gestion psychique du chômage.

Chapitre IV
Une relation objectale défavorable au travail du deuil.

La première partie a permis de présenter les différentes investigations théoriques à l’origine de mes hypothèses. Elle a en particulier mis en évidence l’intérêt du concept de travail du deuil pour s’interroger sur les conditions de possibilité de la gestion psychique du chômage. Elle a aussi fait part de trois fondements de l’idée d’exclusivité et du nouveau point de vue qu’elle offrait pour mieux comprendre les situations de perte d’emploi.

La deuxième partie a pour objectif de s’interroger sur la pertinence des hypothèses A en les confrontant à un ensemble de données cliniques et théoriques. Elle montre en quoi le chômage peut être décrit comme une situation de deuil particulièrement difficile, en raison de la nature de la relation au travail, de l’absence de soutien apporté par l’environnement et du manque de disponibilité psychique du sujet.

Le chapitre IV analyse, d’abord, en quoi la nature de la relation à l’objet-travail est défavorable au processus de deuil. Il montre pour cela comment notre société contribue à faire du travail un objet central pour la satisfaction des besoins du sujet et, par conséquent, pour son équilibre psychique (Hypothèses A1 et A1bis). Il explique, dans un second temps, sur la base de vignettes cliniques, en quoi la souffrance liée à un chômage de longue durée peut être comprise comme le résultat de la rupture d’un étayage trop exclusif sur l’activité professionnelle.