2.3 Environnement et cheminement du deuil.

L’ensemble des remarques précédentes a montré en quoi les caractéristiques de l’environnement des chômeurs empêchent le sujet de disposer de l’énergie suffisante pour mener avec un maximum d’efficacité son travail de deuil. Je décrirai à présent les obstacles repérables pour chacune des trois phases de ce travail.

Pour le dire plus précisément, l’analyse des processus de deuil dans le cas de la perte d’un être aimé a mis en évidence que le deuil est largement facilité par des conditions environnementales permettant d’accepter la réalité de la perte, mettant simultanément à disposition un espace intermédiaire de suspension de la réalité, offrant ensuite l’occasion de partager les sentiments dépressifs liés à la perte et de se remémorer l’objet perdu dans toute son ambivalence, garantissant une stabilité externe équilibrant la désorganisation interne, soutenant la gestion de la culpabilité et proposant, enfin, de nouveaux objets étayants. Nous allons voir en quoi l’environnement dans lequel vivent les chômeurs s’oppose bien souvent point par point à ces conditions.