2. Le travail psychique de dépassement de la souffrance.

L’importance accordée aux régulations psychiques apportées par les étayages sociaux me paraît d’autre part nécessaire pour comprendre le travail psychique des sujets parvenant à dépasser la crise du chômage. La permanence de la dépendance à l’environnement suppose en effet un processus maturatif toujours inachevé : le cheminement vers l’indépendance est le travail de toute une vie. Une telle représentation signifie toutefois aussi que le lien de dépendance entre le sujet et ses étayages peut sans cesse évoluer et notamment progresser en souplesse et en maturité. Cette maturation de la relation d’étayage a été illustrée par quelques parcours et décrite comme la possible désintrication entre le fonctionnement moïque et l’objet-travail. Je propose de préciser à présent la nature exacte du travail réalisé. Le lecteur constatera qu’il s’agit une nouvelle fois de processus psychiques obligeant à accorder une large place à la réalité environnementale puisque le sujet est amené à prendre ses distances par rapport à cette réalité. Cette prise de distance qui peut être décrite comme un pas vers une plus grande autonomie psychique me permettra d’envisager le chômage comme une crise favorable à une plus grande maturation psychique.