Délimitation du sujet

Historiquement, ce travail couvre les périodes pré-coloniale, coloniale et post-coloniale, jusqu’en 1994, année où ont eu lieu le génocide et les plus grands massacres qu’ait connus le pays. En effet, ce sont ce génocide et ces massacres qui furent à l’origine de notre interrogation sur l’impact de l’éducation scolaire sur l’esprit citoyen des Rwandais. Il s’agit en fait de comprendre la part de l’Ecole dans ces tristes événements.

Quant aux niveaux d’éducation scolaire, nous nous limitons au primaire. Deux raisons le justifient essentiellement. D’une part, les valeurs citoyennes dont il est question dans la présente recherche devaient s’apprendre au niveau primaire dans les cours d’Education civique, d’Histoire, de Géographie et même de Religion et morale. Vu l’importance de la population scolarisée (au début des années 1990, le taux de scolarisation atteignait 60,6%) et vu que cela n’a pas évité le génocide et les massacres à grande échelle, nous avons voulu nous pencher sur l’éducation reçue par cette population, depuis que l’Ecole a existé au Rwanda.

D’autre part, nous sommes convaincue que l’âge du primaire est l’âge scolaire idéal pour une éducation aux valeurs humaines les plus élémentaires, indispensables à la vie sociale et politique, que requièrent les temps modernes. En Kinyarwanda, nous disons que “ Igiti kigororwa kikiri gito ” (=la bonne forme de l’arbre lui est donnée quand il est encore jeune). S’il faut donc chercher une solution durable aux conflits rwandais, se tourner vers les enfants nous paraît absolument nécessaire.