La globalisation nie la citoyenneté à base nationale

L'idée de globalisation ou de mondialisation combat très fermement tout ce qui fonde la citoyenneté actuelle, qui ne cesse, cependant, d'être un idéal politique pour maintes sociétés. Le passage suivant de Vargas Llosa Mario, cité par Abou nous donne une idée : “  ‘Si l'on considère le sang qu'elle a fait couler au cours de l'Histoire, la manière dont elle a contribué à nourrir les préjugés, le racisme, la xénophobie et le manque de compréhension entre les peuples et les cultures, l'alibi qu'elle a offert à l'autoritarisme, au totalitarisme, au colonialisme, aux génocides religieux et ethniques, la nation me semble l'exemple privilégié d'une imagination maligne. ”’ ‘ 241 ’ ‘ Pierre André Taguief, continue Abou qui rapporte ces propos, conclut avec humour : “ Le transfert de démonisation s'opère aussi sur l'idée même d'identité collective, dénoncée comme un être imaginaire cependant porteur du "pire" ou de la "barbarie". Bref, lorsqu'il entend les mots "nation", "identité nationale" et "nationalisme" voire "identité", l'intellectuel standard contemporain sort son revolver, à balles cosmopolites, internationalistes ou post-nationales.’  ” 242

Selon l'idéologie globalisante, il ne faudrait donc plus parler de nation, d'identité nationale, d'identité collective, voire d'identité tout court. En revanche, il faut envisager d'autres formes de citoyennetés, conçues en dehors de toute forme d'identité, en l'occurrence la nation. Dans ce sens, le principe qui guide les tenants de la globalisation est : "‘la nécessité de dissocier l'exercice de la citoyenneté de l'appartenance nationale, c'est-à-dire l'appartenance à une communauté historique et culturelle déterminée’ ".

Ce principe général admis, continue Abou, la"nouvelle citoyenneté" fait l'objet de diverses hypothèses qui peuvent néanmoins se ramener à deux théories principales: celle de la "citoyenneté-résidence", celle de la ‘’citoyenneté post moderne".

Notes
241.

VARGAS (L. M). "La démocratie aujourd'hui", Conférence prononcée à Vienne le 3 juin 1993.

242.

TAQUIEF (P.A). "La nation comme rempart", Le monde de l'Education, décembre 1997,dossier "civisme" p.45.