2.2.3.1. Pour l'éducation et l'instruction civiques

En France, où la documentation sur l'éducation du citoyen est suffisante, nous avons vu que celle-ci passait de l'instruction à l'éducation civique et vice-versa. Ces contenus 357 ont porté sur les devoirs communs à tous les citoyens, les livres qu'il était indispensable à tous de connaître ou des exemples d'actions vertueuses, la constitution, les vertus civiques et morales, la pureté des moeurs et le dévouement à la chose publique, les droits de l'homme et du citoyen, les symboles nationaux, le développement des sentiments de liberté, d'égalité, de fraternité, les vertus civiques de cohabitation et de tolérance, l'épanouissement de chacun et la possibilité d'existence et de libre expression de tous, la consolidation de la République.

Aux Etats Unis d’Amérique, l'évaluation des connaissances des élèves en matière civique montre que cet enseignement est plus orienté vers l'instruction civique que l'éducation civique, et que cette instruction n'est même pas suffisante pour l'exercice de la citoyenneté 358 . Or, les observations faites pour les pays développés peuvent être les mêmes pour l’Afrique. En fait, certains programmes sont calqués sur ceux des anciens colonisateurs et, au reste, on insiste sur les institutions en place, et surtout sur celles du régime au pouvoir.

Que ce soit donc dans ces Etats en développement ou dans les Etats développés, l'éducation du citoyen est jugée insuffisante eu égard à ses responsabilités puisqu'elle se limite à l'instruction et l'éducation civiques qui, comme nous l'avons vu, glissent souvent vers l'éducation politique ou l'endoctrinement. Mais, si les éléments relevés à travers l'Histoire française de l'éducation du citoyen étaient donnés aux africains, pour ce qui concerne leurs Etats, cela nous semblerait largement suffisant pour une éducation et une instruction civiques.

Notes
357.

MOUGNIOTTE (A.). op. cit. pp. 17-24

358.

NIEMI (R.G) et JUNN (J). Pour un renforcement du sens civique aux Etats-Unis, Perspectives, Vol XXII, n ° 4, déc.1996, p.715