Conclusion

En vue de faire de l'Ecole un lieu d'éducation à la citoyenneté, beaucoup d'initiatives privées, nationales ou internationales, ont été prises, surtout depuis la deuxième dizaine du 20è siècle. Quelques résultats positifs ont été enregistrés. Par exemple, ceux de la pédagogie Freinet ont été appréciés là où elle a été appliquée, en France d'abord, et dans certains coins du monde ensuite. L'expérience de l'Ecole Normale en Colombie et l'expérience des Ecoles Associées de l'UNESCO sont des réussites.

Maintenant que la violence tend à prendre le dessus dans l'existence humaine, la communauté internationale s'est mobilisée et lutte pour la paix. Elle recourt, entre autres moyens, à l'éducation scolaire. Par l'Ecole, elle veut éduquer le citoyen ou le futur citoyen aux différentes valeurs susceptibles d'amener la paix au monde, la tolérance, la multi-culturalité, les droits de l'homme, les valeurs démocratiques etc. C'est une éducation visant la citoyenneté, prise au niveau local, national ou planétaire.

Certes, l'éducation à la citoyenneté par le biais de l'Ecole n'est pas généralisée, mais elle est aujourd'hui ressentie comme un besoin. Les expériences qui peuvent servir d'évaluation ne sont pas très nombreuses, mais l’espoir que suscitent les principes pédagogiques de l'Ecole Nouvelle, d'inspiration Freinet, justifie la multiplicité des innovations tentées dans les Ecoles ces dernières années, souvent sans succès, de former des citoyens capables de participer au développement de leur société.

Le monde met donc son espoir en l'Ecole pour retrouver la paix; cependant, celle-ci présente des limites et des insuffisances. En effet, plusieurs institutions, plutôt que de l’aider dans sa mission d'éduquer le citoyen, la contrarient :

A part les facteurs externes à l'Ecole, il y a aussi des facteurs internes qui handicapent son action. Il s'agit du manque d’une méthodologie spéciale de l'Education aux valeurs; dans ce domaine, on est encore au tâtonnement. Il s'agit aussi du fait que l'Ecole est un facteur de rupture et d'inégalités sociales, alors que celles-ci ne sont pas favorables à l'esprit citoyen. La rupture entraîne le désintérêt des jeunes envers leur société et l'ignorance de ses particularités, ce qui est indispensable à la volonté et à la capacité citoyennes. Les inégalités, quant à elles, sont sources permanentes de frustrations, celles-ci étant à leur tour source d'agressivité destructrice.