Conclusion partielle 2

Nous avons analysé le concept politique de "citoyenneté" et conclu qu'il était un idéal pour l'organisation politique des communautés actuelles; en effet, il invite les populations à créer des communautés où tout le monde ait les mêmes droits et les mêmes devoirs ou responsabilités, où tout le monde ait le droit et le devoir de participer à la gestion publique dans le strict respect de l'intérêt collectif.

En Afrique, la citoyenneté a été acceptée comme modèle des différentes politiques africaines post-coloniales. Cependant, pour plusieurs raisons, les principes de la citoyenneté sont restés lettre morte. Parmi celles qui en ont empêché l'incarnation, nous avons noté le manque de préparation ou d'éducation aux nouvelles institutions politiques qui devaient remplacer les anciennes, traditionnelles. C’est cette préparation que nous avons désignée par l’expression : Education à la citoyenneté.

Nous avons essayé de comprendre la signification de cette expression. Notre analyse nous a conduite à conclure que, éduquer à la citoyenneté signifierait donner au citoyen ou au futur citoyen une éducation morale qui lui apprendrait les valeurs universalisées et les différentes vertus en vue de leur incarnation, une éducation civique qui permettrait le développement de l'esprit et des attitudes civiques, et une éducation au politique qui développerait la capacité de réflexion et d'argumentation face aux problèmes qui font appel à sa responsabilité. Le succès de l'éducation à la citoyenneté est suspendu à un préalable indispensable : l'éducation dite fondamentale ou de base, qui est un droit de tout le monde, sans aucune distinction. Même si l'éducation à la citoyenneté s'avère un besoin dans les Etats développés aussi bien qu’en voie de développement, le besoin est beaucoup plus important dans ces derniers, surtout qu’elle doit commencer par éveiller les consciences à cette notion et les sensibiliser à sa nécessité.

L'Ecole s'étant révélée l'institution la mieux indiquée pour cette éducation, beaucoup d'initiatives ont été prises à travers le monde en vue d’en faire un lieu idéal pour l'éducation à la citoyenneté. Quelques résultats positifs ont été enregistrés, mais pas assez pour conclure que l'Ecole ait réussi cette mission.

Nous avons essayé de comprendre les raisons de cet échec, surtout pour les pays africains, et avons relevé des facteurs externes et internes. Les premiers sont liés aux pouvoirs politiques, à la société elle-même, aux familles et aux médias. Un autre élément analysé dans le même groupe est "la violence", vu l'importance qu'elle prend partout.Parmi les facteurs internes, nous avons relevé la méthodologie de l'éducation aux valeurs, ainsi que l'impact de l'Ecole, de par sa nature, dans le déracinement culturel et dans les inégalités sociales.

Après avoir fait le tour de la question de l'éducation à la citoyenneté en général et particulièrement en Afrique, la réponse à la question que nous nous étions posée est que l'éducation scolaire peut créer un sentiment de citoyenneté et contribuer à la paix ; mais à condition, d’une part, que les pouvoirs politiques et la société (la famille, l’environnement, les médias) lui reconnaissent cette responsabilité et l’aident à l’exercer et, d’autre part, que les sciences de l’éducation trouvent une méthodologie appropriée à l’éducation aux valeurs.