1.2.2. L'Histoire et la Géographie

1.2.2.1. Importance de ces enseignements

Des écrits sur les vieilles nations nous apprennent qu’une série d'éléments ont concouru à leur formation. En Angleterre, on dénombre l'organisation originelle, le climat, le sol, la religion, les lois, les coutumes, les manières, les événements, les incidents et les accidents extraordinaires de l'histoire, le caractère particulier des citoyens. En France, on évoque la race, la langue, la religion, la géographie, les intérêts économiques, les nécessités militaires, un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouement, des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, de grandes choses faites ensemble dans le passé et la volonté d'en faire encore. Dans les deux séries, beaucoup d'éléments reviennent et on peut les trouver chez tous les autres Etats du monde. Ce sont eux que les citoyens des nations en construction devraient connaître sur leur pays et qui pourraient justifier et légitimer leur nationalité et leur citoyenneté.

C'est sur la base de ces éléments que se construiraient "les identités personnelles et nationale

‘“ La construction de l'identité personnelle soulève l'importante question du "Qui suis-je ?", permanente chez tous les peuples "en construction nationale" et qui ne reçoit de solution, avec les soins de l'Etat et la volonté d'être de ces populations, qu'avec le temps. Psychologiquement, dit Sicard, l'ambiguïté des appartenances successives complique encore la "discohérence" issue des divergences culturelles conduisant à des structures mentales parallèles et donc ne se rencontrant que dans l'infini humain, si l'on peut dire, mais dont chaque série représente une conscience. Il en va de même quant à l'identité nationale de nations non sans histoire - argument trop souvent repris - mais sans histoire écrite et au sein desquelles formes pré-coloniales, formes coloniales, formes indépendantes proclamées mais non encore vécues interfèrent d'une manière discontinue : on ne récupère pas le passé - cette "récupération" qui est pourtant l'un des moteurs des indépendances -, comme on retrouve un trésor caché. Ce passé, en vue de l'identité nationale, est, pour les nations "en construction", à reconstruire ” 493 .’

Ce passage relate l'importance de l'histoire d'un peuple dans la construction de son identité nationale. La nationalité étant un aspect important de la citoyenneté nationale, la construction de l'identité nationale va de pair avec la construction de l'esprit citoyen.

Notes
493.

SICARD (E.). La construction nationale.Encyclopédia Universalis, Editeur à Paris, p.12