1.3.1.4. Les Ecoles Normales Moyennes (ENM)

Fondée en 1952 au Groupe Scolaire de Butare, sous l'appellation d'Ecole Normale Secondaire, cette section visait ‘“ la formation d'instituteurs "de choix", appelés à desservir les classes du second degré sélectionné, ainsi que la sixième et la septième préparatoire. Son second but était de fournir des directeurs aux écoles primaires. Le cycle des études y était de six années après la septième préparatoire : c'est-à-dire les trois premières années du cycle secondaire moderne scientifique, plus trois années de spécialisation. Tout en conservant les mêmes principes de base que l'Ecole de moniteurs, la section normale secondaire devait aussi tendre à une connaissance plus approfondie des programmes, tant sur le plan théorique que pratique, de sorte que, même de l'avis des Belges (Belgique b, 1958, P.11), le niveau d'études s'y rapprochait sensiblement à celui de l'école normale primaire de métropole’  ” 550 .

Après le Tronc Commun (3 ans), on devait étudier 4 ans. Jusqu'en 1973, les programmes des Ecoles Normales Moyennes étaient restés ceux que les Belges avaient laissés. Depuis 1974, le MINEDUC a tenté d'adapter les enseignements de cette section aux conditions du moment. Les programmes des cours généraux étaient souvent les mêmes (sinon plus étoffés puisque plus de temps de formation) que ceux des humanités modernes (littéraires et scientifiques à la fois), du moins jusqu'en 1974. Les objectifs de cet enseignement étaient presque les mêmes que ceux des sections normales terminales, sauf que les futurs D7 devaient enseigner au second cycle du primaire. Ils devaient avoir plus d'ouverture générale et plus d'approfondissement de l'apprentissage pédagogique. En effet, vu le bagage informationnel des candidats à cet apprentissage, le contenu du programme de psycho-pédagogie était plus détaillé et plus théoriquement intégré aux disciplines littéraires et scientifiques. Quelques heures étaient réservées aux séminaires, au cours desquels les élèves-maîtres abordaient des thèmes d'études divers et les exposaient devant leurs pairs et les enseignants 551 .

L'impression générale sur ces sections est généralement positive. Aussi bien pour les professeurs, les parents, les inspecteurs que les normaliens eux-mêmes, l'ENM fut une formule de formation acceptable des instituteurs malgré toutefois quelques manquements légers dans la programmation. Les normaliens des ENM recevaient une formation scientifique et littéraire solide et une formation professionnelle suffisante pour enseigner les cours généraux au primaire. Ils sortaient de l'Ecole mûrs (du moins plus âgés que les enfants) pour affronter efficacement les problèmes de la classe. C'est aussi une formule encourageante, dans la mesure où ses éléments espéraient pouvoir accéder au supérieur dans n'importe quelle orientation 552 .

Notes
550.

Idem, pp. 82-87

551.

Idem, pp. 83-84

552.

Idem, p.85