Du côté des enseignants

Les réponses suivantes montrent l'image que les personnes enquêtées souhaitent à l'enseignant :

• Les enseignants doivent adopter le modèle parental dans ces comportements. Les parents, dit-on, ont le devoir d'expliquer aux enfants que les enseignants sont leurs parents à l'Ecole. Ils continuent la tâche des parents et les complètent là où ils ne sont plus capables. Les enfants leur doivent autant de respect que celui qu'ils réservent à leurs parents. En retour, les enseignants doivent les traiter comme leurs propres enfants. Ils doivent éviter toute discrimination parmi les élèves, tous doivent être considérés de la même façon, bénéficier d'un même intérêt, d'un même amour. Les relations entre l'enseignant et l'élève doivent rester celles d'un parent et son enfant, et non des relations amicales, fraternelles ou d'égal à égal.
• Les enseignants doivent s'entendre avec les parents et toutes les institutions concernées par l'éducation des enfants qui leur sont confiés, comme l'Eglise, les mouvements de jeunesse extra-scolaire, etc. Les enseignants doivent avoir un "bon caractère". Ils doivent éviter des comportements socialement inadmissibles, car ils doivent être le bon modèle des enfants.
• Les enseignants ne doivent être ni paresseux ni négligents vis-à-vis de leurs tâches : ils doivent être toujours là, pas d'absence non motivée, pas de perte de temps dans les discours ou bavardages pendant les heures de travail; ils doivent s'intéresser au travail des enfants en dehors de la classe tant que c'est possible, pour aider l'enfant dans son développement.
• L'enseignant ne doit pas attacher plus d'importance à l'instruction (transmission des savoirs scientifiques, littéraires,...) qu'à l'éducation (formation morale et spirituelle). Ceux qui ne peuvent pas donner d'éducation aux enfants, puisqu'ils ne sont pas eux-mêmes éduqués, font honte au métier d'éducateurs que devraient être les enseignants. Il en est de même pour les enseignants professionnellement incompétents. D'office, quand ils sont incapables de transmettre des connaissances puisqu'ils ne connaissent rien, ils deviennent la risée de tout le monde; non seulement ils n'enseignent rien, mais aussi la situation devient telle qu'ils ne peuvent pas transmettre des valeurs aux enfants, même quand ils en possèdent.

En somme, il est demandé à l'enseignant "rwandais" d'être un homme "achevé", "complet", ayant toutes les qualités humaines et intellectuelles, capable d'être "père" ou "mère" de tous les enfants de sa classe, de son école, de son pays. Est-ce possible ! C'est évidemment un idéal auquel on doit tendre, si on veut reconstruire le Rwanda.