Il est évident que l’amélioration du programme d’éducation du citoyen doit aller de pair avec l’amélioration du programme d’éducation du personnel enseignant. L’on comprend que les enseignants soient les premiers responsables d’un tel programme d’éducation du citoyen par le biais de l’Ecole. Il faut absolument qu’ils soient déjà conscients de leur citoyenneté, qu’ils n’aient pas seulement acquis l’éducation dite fondamentale, mais qu’ils maîtrisent bien les différents cours à caractère civique et aient incarné les valeurs énoncées par ces cours. En matière professionnelle, les enseignants doivent posséder une polyvalence (des savoirs, des savoirs-faire, des savoirs-être) assez large pour affronter les différentes questions auxquelles ils seront amenés par les enfants et par la matière elle-même ; ils doivent bien maîtriser les méthodes actives de l’Ecole moderne pour pouvoir en tirer profit chaque fois que le besoin se fait sentir.
Nous avons constaté avec regret que la formation du personnel enseignant du primaire est toujours insuffisante, aussi bien en qualité qu’en quantité et que leur éducation civique et morale n’était pas suffisante pour en donner à leurs élèves. Après 1994, la situation a dû rester longtemps inchangée : le taux de qualification est passé de 55% en 1991 à 49% en 1996 625 le réaménagement des programmes de formation initiale et continue n’était pas une évidence immédiate. 626 Il faudra donc attendre longtemps pour rénover et obtenir les produits de la rénovation. Si les innovations ne donnent pas assez d’importance à la formation morale, civique et politique des futurs enseignants, il est certain que l’éducation à la citoyenneté ne pourra pas réussir.
A plusieurs reprises, nous sommes revenue sur le problème méthodologique dans l’éducation à la citoyenneté. Il concerne moins les connaissances que doit acquérir le citoyen que les attitudes à acquérir, correspondant aux valeurs requises par la citoyenneté et visées par l’éducation à cette dernière.
Idem, p. 70
Idem, p. 80