ANNEXE 6 : Repères chronologiques 633

1894 : Le compte Von Goetzen pénétra dans le Rwanda, à la tête de plus de 300 soldats. Il rendit visite au roi Kigeri Rwabugiri à Kageyo dans la région de Kingogo. Cet événement ne manqua pas de susciter questions et incertitude sur l’avenir du pays.

1896 : Coup d’Etat de Rucunshu : Rutarindwa mourut dans les flammes de sa hutte en même temps que sa femme et ses trois enfants. L’on dit que les morts de Rucunshu furent nombreux.

De 1898 à 1926, il y a eu beaucoup d’expéditions militaires organisées par le gouvernement suite aux insurrections :

1898 : au Bugoyi

1900 : Insurrection au Gisaka – contre Musinga –

1902 : au Murera

1904 : au Murera et au Bugarama

1906 : contre Basebya (au nord)

1907 : au Buberuka

1908 : à Nyanza et Bukamba à Ruhengeri

1911 : au Bugarura

1911-1912 : contre Ndungutse et Basebya ainsi que les habitants qui harcelèrent la commission allemande de délimitation

1913 : au Bushiru

1914 : au Bukunzi

1920 : au Cyingogo et Bushiru

1924-1926 : au Bukunzi et au Busozo

1916 : La guerre entre d’une part les Allemands et de l’autre, les Belges du Congo et les Anglais de l’Uganda.

1931 : Destitution du roi Musinga par les Belges et le remplacement par son fils plus conciliant, Rudahigwa, qui règnera sous le nom de Mutara III.

1945 : Suppression officielle de l’Ubuhake.

1946 : Consécration du Rwanda au Christ Roi.

Entre 1931 et 1953 : quelques soulèvements populaires :

- l’émigration de milliers de Rwandais vers les territoires britaniques voisins (Ouganda, Tanganyika ).

- soulèvement dans le Bunyambiriri, protestant contre les méfaits du régime politique (en 1935).

Vers 1953 :

- Critique, dans le Kinyamateka, du régime en place

- L’Eglise catholique n’était plus unanimement favorable aux structures

hiérarchiques de la société.

- Mgr Deprimoz encore vicaire apostolique de Kabgayi, n’était plus en très

bon terme avec le roi.

Vers 1954 :

Suppression de la féodalité pastorale (sans les faits, partiellement).

En 1956 :

M. Maus qui réclamait une juste représentation des Hutu du Rwanda-Urundi au sein du conseil du gouvernement du Rwanda-Urundi, s’était heurté à l’opposition de tous les membres de celui-ci et avait dû donner sa démission.

1957 (24 mars):

Manifeste des Bahutu, signé par 9 intellectuels dont 7 de Gitarama et 2 du

En 1957 :

Une mission de visite de l’ONU a trouvé une opinion publique qui s’exprimait sans ambages sur l’avenir du pays et affirmait résolument ses positions. Elle reçut des pétitions des deux tendances, soit pour l’accélération de la marche vers l’indépendance, soit pour l’instauration prioritaire d’un régime démocratique.

En 1958 :

Lecture du document signé par un groupe de personnalités proches de la cour royale du Rwanda, les ‘’Grands serviteurs de la couronne’’. Ceux-ci, alors fort connus au Rwanda et effectivement de l’entourage du roi, déniaient curieusement aux Hutu toute fraternité avec les Tutsi. Ils remontaient dans l’histoire à des personnages mythiques tels Gihanga ou Kanyarwanda, pour conclure finalement que, dans tout le passé du Rwanda, les Hutu avaient été les serviteurs des Tutsi, et que, par conséquent, il n’y avait pas d’héritage qui fut commun aux deux ethnies.

En juin 1958 :

Un conseil supérieur du pays sur le problème Hutu -Tutsi. L’autorité Tutsi refusa de prendre sérieusement en compte ce grave problème. Les débats qui furent consacrés débouchèrent de ce fait sur une impasse. L’entente entre les représentants du mouvement Hutu et de l’autorité Tutsi devint impossible.

En 1958 (3 décembre) :

L’administration belge, de façon officielle et solennelle, prit nettement position en faveur de la cause Hutu.

En 1959 : La Belgique autorisa la fondation des partis politiques au Rwanda.

Le 17 octobre 1959 :

Des groupes de 200 à 300 unaristes manifestèrent à Kigali, et durent être dispersés par la force publique : 3 blessés, 1 mort. Les incidents se sont multipliés… De nombreux Hutu furent frappés ou menacés, leurs bananeraies détruites, l’accès aux sources et abreuvoirs coupé .

Le 25 juillet 1959 :

Mort subite, à Usumbura – Burundi – du roi Mutara III Rudahigwa. Cette mort produisit un grand émoi au Rwanda.

Novembre 1959 :

Une insurrection populaire, début d’une longue guerre civile, fut déclenchée par réaction contre l’agression dont avait été victime Mbonyumutwa Dominique, l’un des rares sous-chefs Hutu d’alors. Il fut attaqué le 1er novembre 1959 à Byimana par un groupe de jeunes Tutsi. La nouvelle a couru partout, certaines versions disaient qu’il avait été tué. Cela finit par être une vraie guerre civile. Des milliers de rwandais avaient alors gagné l’étranger dont les principaux leaders de l’UNAR. Depuis, le roi se trouvait dans une situation inconfortable. Les troubles avaient porté un coup sérieux à son crédit. Les rapports entre lui et la Belgique étaient constamment tendus. Parmi les principaux partis d’alors, il n’avait que l’UNAR.

En 1960 :

Une nouvelle mission de l’ONU est venue au Rwanda-Urundi. Au Rwanda, la mission trouva des manifestations de foule passionnées. Ici, des pancartes proclamaient que le Rwanda luttait pour être libéré du colonialisme Tutsi et aspirait à la démocratie ; là, au contraire, qu’il réclamait l’indépendance immédiate et demeurait indéfectiblement attaché à Kigeli V (roi depuis le 28 juillet 1959), successeur de Mutara III mort au Burundi).

L e 30 avril 1960 :

Les trois partis, Parmehutu, Aprosoma et Rader se sont rassemblés dans un Front commun démocratique et ont proclamé leur rupture avec (lui) le roi.

Mai 1960 :

Kigeri V quitta le Rwanda pour rejoindre à l’étranger les principaux leaders de l’UNAR.

juin-juillet 1960 :

Elections communales dans tout le pays, donnant aux partis Hutu (Parmehutu et Aprosoma) 90% des sièges au parlement

Le 28 janvier 1961 :

Réunion à Gitarama où furent convoqués tous les bourgmestres, tous les conseillers communaux, les membres de l’Assemblée et du gouvernement provisoire, les dirigeants des partis politiques. Ce jour là, on déclara l’abolition de la monarchie et l’instauration de la démocratie. Les institutions républicaines furent mises en place : le président de la république, l’Assemblée législative, la cour suprême et l’esprit de la constitution.

Le 25 septembre 1961 :

Référendum exigé par l’ONU, où la population se prononça pour la République à 80% des voix.

Le 1er juillet 1962 :

L’indépendance du Rwanda

1962 - 1963 :

Nouvelles flambées de violences interethniques suite aux attaques répétées d’exilés de la période allant de 1959 à 1961.

1968 :

1972 :

1973 :

Exploitant la peur du tutsi provoquée par les massacres du Burundi, des extrémistes hutu poussent le régime Kayibanda à la radicalisation. Des comités de salut public organisent la “ chasse aux tutsi ”. Nouveaux massacres, nouvel exode.

Le 5 juillet, le chef d’état major des armées, Juvénal Habyarimana, s’empare du pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat.

Mai 1973 :

Révision de la constitution qui ouvrit la voie à une présidence à vie

Le 5 Juillet 1975 :

Le Général Habyarimana proclama la fondation du “ Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement ”.

1978 :

Une nouvelle constitution. Régime du parti unique (mouvement républicain

national pour le développement, MRND).

Septembre 1990 :

Un groupe d’intellectuels sortirent une lettre ouverte adressée au président de la République, faisant appel à la démocratie et au multipartisme au Rwanda

Le 1er Octobre 1990 :

Une armée composée pour l’essentiel de réfugiés rwandais estimée à 10.000 hommes envahit le Rwanda à partir de l’Ouganda. Ce fut alors le retour de la guerre civile.

1990 – 1994 :

Guerre au nord, assassinats politiques, massacres de populations, etc

1994 :

La guerre est généralisée sur tout le pays, et il y eut des massacres à grande

échelle des hutu modérés et le génocide des tutsi.

Notes
633.

-MBONIMANA (G). L’instauration d’un royaume chrétien au Rwanda (1900-1931) Thèse se doctorat, Université Catholique de Louvain, 1981, p. IX-XII

KARIBWAMI (J). Le Catholicisme et la société rwandaise 1900-1962, Présence Africaine, 1991

-NAHIMANA (F). Le Rwanda, Emergence d’un Etat, l’Harmattan, 1993

-Erny (P). Rwanda 1994, Clés pour comprendre le calvaire d’un peuple, l’Harmattan, Paris, 1994

-SIBOMANA (A). Gardons espoir pour le Rwanda, Entretiens avec Laure Guilbert et Hervé Deguinne, Desclé de Brouwer, 1997

-GUICAHAOUA (A) et Coll. Les crises politiques au Burundi et au Rwanda (1993 –1994).Université de Lille 1, 1995