4. Conclusion

Le modèle standard de l’économie urbaine offre un premier cadre d’intelligibilité des localisations. Il permet d’analyser les principaux déterminants de la localisation de résidentielle. Plusieurs facteurs comme les coûts de transport, le revenu des ménages, les caractéristiques démographiques des ménages apparaissent comme déterminants pour comprendre les arbitrages réalisés. Envisagé pendant longtemps dans un espace isotrope, le modèle monocentrique a intégré une distribution des attributs qui rendent l’espace hétérogène et qui modifient la fonction d’utilité des ménages. Ces attributs peuvent correspondre à des aménités naturelles, des équipements, des biens publics locaux. Ce modèle rend, non seulement compte des arbitrages réalisés par les ménages mais moyennant des hypothèses sur différents paramètres, il permet de dériver une distribution des densités dans l’espace. Celle-ci suit une forme exponentielle négative en fonction de la distance au centre sous certaines conditions.

Mais ce modèle souffre de limites que nous avons présentées. L’une d’entre elles sur l’homogénéité du réseau de transport ou que celui-ci soit radial isotrope apparaît comme peu réaliste. Les réseaux sont constitués à la fois d’infrastructures à forte capacité et vitesse élevée et d’axes plus restreints à vitesse réduite. En outre, leur distribution dans l’espace se caractérise par de profondes disparités. Les premiers sont significativement moins nombreux que les seconds. Dès lors, cette hétérogénéité et cette anisotropie induisent une remise en cause du caractère univoque de la relation entre distance et densité. Pour une même distance au centre, les coûts de transport selon les réseaux de transport ne sont plus identiques. Du modèle développé visant à intégrer cette dimension deux prédictions ont été déduites sur la relation distance au centre - densité qu’il conviendra de tester.

L’économie géographique dans son versant intra-urbain relâche des hypothèses du modèle standard considérées comme restrictives pour mieux comprendre les phénomènes de concentration et de dispersion des localisations des ménages et des emplois dans l’espace. Elle identifie des interactions entre différents types de firmes et entre les ménages et les firmes. La répartition des firmes et des ménages n’est pas aussi précise que la forme fonctionnelle dérivée du modèle standard de l’économie urbaine. Elle met cependant en lumière l’incidence que peut avoir la localisation des ménages sur celle des firmes et réciproquement.

Ces modèles ne sont pas aisément soumis à l’épreuve des faits compte tenu de certains concepts pseudo-opératoires, de correspondances non immédiates entre facteurs identifiés et variables. Seules certaines dimensions ou prédictions de ces modèles ont fait l’objet d’estimations empiriques sur différents espaces urbains que nous présenterons dans le chapitre suivant.