1.3.6 La durabilité du logement et un revenu médian

Une des limites traditionnellement adressées au modèle standard de l’économie urbaine est sa conception d’équilibre instantané qui équivaut à considérer que tout est « rebâti » dès que les paramètres économiques évoluent. Or, le logement, et plus largement le capital urbain, sont rigides et durables. Dès lors, les estimations de gradient ne renvoient qu’imparfaitement aux changements effectifs des facteurs explicatifs. Certains modèles ont tenté de pallier cette faiblesse. Certains travaux ont développé des modèles théoriques dynamiques (voir à ce sujet Brueckner, 1999). D’autres ont établi des méthodologies spécifiques, intégrant la date de construction des logements dans les unités spatiales envisagées dans l’estimation de fonctions de densité de population (Yacovissi et Kern, 1995).

En outre, rares sont les études qui intègrent l’hétérogénéité des ménages et des revenus. Elles postulent l’existence d’un individu représentatif percevant le revenu médian observé au niveau de la ville. Or, des auteurs comme Haurin (1980), Alperovich (1985), Anas et Kim (1992) ont montré que le fait d’ignorer l’hétérogénéité des revenus à l’intérieur de la ville est source de biais dans les estimations produites tant dans les fonctions de densité que pour les facteurs explicatifs. Ce biais peut être évité avec la prise en compte d’une distribution des revenus. Cette démarche offre de meilleurs résultats d’ajustement.