4. Conclusion

Les recherches menées au niveau empirique se caractérisent par une profusion de travaux. Ceux-ci se concentrent sur la description de ces configurations urbaines. Dans ce cadre-là, la fonction exponentielle négative sur les densités a fait l’objet d’une attention particulière dans ces travaux, compte tenu de sa simplicité de détermination et d’interprétation et de sa filiation avec le modèle standard de l’économie urbaine. Mais d’autres formes fonctionnelles, plus sophistiquées, ont été également développées pour intégrer une complexité croissante des espaces urbains envisagés.

Au-delà de la description, les tests concernant la pertinence et la contribution des facteurs explicatifs à la déconcentration des populations et/ou des emplois sont plus rares. La relative paucité des données spatialisées (statistiques foncières, informations désagrégées sur le revenu...), en particulier dans les pays européens, n’est certainement pas la moindre des raisons explicatives de cette orientation de la recherche privilégiant la restitution de ces configurations urbaines. Parmi ces travaux de nature plus analytique, un relativement grand nombre d’entre eux se contentent d’une confrontation entre l’évolution d’indicateurs statistiques sur la dispersion et sur le revenu, ou sur la motorisation par exemple, pour en établir un lien de causalité. D’autres s’appuient sur des estimations économétriques où le gradient, les densités ou leur variation sont retenus comme variables endogènes et sont régressés sur d’autres variables. Certaines d’entre elles sont issues du modèle standard, d’autres ont un fondement théorique plus faible. Compte tenu des différences de méthodologies d’estimations, de périmètres et de variables retenues dans ces estimations, il est difficile de conclure définitivement sur l’impact de ces facteurs dans les configurations urbaines. Enfin, ces tests de facteurs explicatifs souffrent dans leur ensemble de limites relatives à l’absence de prise en compte des phénomènes d’hétérogénéité et d’autocorrélation spatiales.

Cette situation appelle dès lors un double effort, en faveur d’une articulation plus grande entre travaux théoriques et travaux empiriques, ainsi que la mise au point de méthodologies communes, fondées sur le recours aux outils de l’économétrie spatiale pour cerner avec plus de précision les ressorts de l’étalement urbain et la robustesse des résultats obtenus.