7.2 D’autres aires urbaines

Cette méthodologie d’estimation fondée sur des frontières de production inversées à pu être testée avec succès pour d’autres aires urbaines.

L’estimation de frontières inversées retenant une forme exponentielle n’est pas toujours réalisable compte tenu de la forme du nuage de points. Nous présentons les résultats de ces estimations pour les aires urbaines de Lille, Bordeaux, Strasbourg (Tableau 4.28), Nantes, Strasbourg et Rouen (Tableau 4.29) pour les années 1975, 1982, 1990 et 1999.

Ces résultats indiquent comme pour le cas de Lyon une forte asymétrie. La variance du terme symétrique est comprise pour l’ensemble de ces aires urbaines entre 0,05 (Toulouse 1982) et 0,36 (Bordeaux, 1990) quelles que soient les années envisagées. A contrario, la variance du terme dissymétrique est nettement plus significative. Elle évolue entre 0,70 (Bordeaux 1999) et 2,0 (Lille 1975). Les profils d’évolution du degré de dissymétrie, λ, sont relativement contrastés. Certains comme Nantes, Bordeaux et Rouen suivent la même tendance que Lyon. λ est à la baisse sur l’ensemble de la période. Pour Toulouse et Lille, son évolution est plus erratique. Pour Strasbourg, au contraire, la dissymétrie s’accentue dans le temps. Dans tous les cas, ce degré reste significativement différent de zéro, ce qui confirme la nécessité de sa prise en compte dans les estimations économétriques.

La tendance à l’étalement urbain est beaucoup moins nette sur la base de ces estimations que sur celles issues de la méthode classique avec les moindres carrés ordinaires, dont nous reportons les résultats dans le Tableau 4.27.

Lille, Toulouse Strasbourg, sur la période 1975-1999 enregistrent une tendance identique, à celle obtenue avec la méthode classique, tendance à l’étalement urbain pour la première, tendance à la polarisation pour la deuxième et la troisième.

Le gradient est en croissance pour Bordeaux, Nantes et Rouen avec cette méthode d’estimation alors que la tendance est inverse avec la méthode classique.

Pour les densités centrales estimées, l’évolution obtenue par ces estimations est similaire à celle estimée par la méthode classique. Pour l’une comme pour l’autre, cette tendance est plutôt contradictoire avec la tendance observée au cours des dernières décennies pour les centre-villes qui perdent plutôt de la population.