3.3.1 Les grands principes de l’économétrie spatiale

Klaassen et Paelinck (1979) envisagent cinq caractéristiques de l’économétrie spatiale :

  • Le rôle de l’interdépendance dans les modèles spatiaux
    Les modèles spatiaux ont pour objectif d’intégrer de manière explicite l’interdépendance spatiale des phénomènes envisagés. Les revenus et les dépenses fournissent une illustration courante de cette interdépendance spatiale : les dépenses réalisées en un lieu fournissent des revenus dont une partie sera dépensée à son tour ailleurs.

  • L’asymétrie des relations spatiales
    Les relations sont spécifiques aux espaces étudiés. Les consommations ne sont pas les mêmes pas entre un citadin et un rural (Jayet, 1993). Les effets des grandes infrastructures de transport ne sont pas identiques sur le territoire national.

  • Le principe d’allotopie
    Les facteurs explicatifs de phénomènes économiques intervenant sur un espace ne sont pas à rechercher dans ce seul espace. Certains facteurs à mobiliser interviennent dans d’autres espaces.

  • La différenciation entre interaction ex ante et ex post
    Une distinction est à apporter entre phénomènes de fonctionnement (ex post) et phénomènes d’installation (ex ante). Le choix d’une localisation résidentielle ou industrielle peut révéler les attraits spécifiques de tels ou tels lieux au regard de critères avancés par un ménage ou un chef d’entreprise. Ces choix seront aussi à l’origine d’autres phénomènes comme celui des déplacements et des flux de transport générés, l’arrivée de nouvelles entreprises ou de résidents ou au contraire le départ de certains d’entre eux.

  • La modélisation explicite de l’espace
    L’espace sera directement intégré dans la modélisation sous forme de distances, de densités, de coûts de transports,...