1.2 L'utilisation " de la machine "

Outre cet aspect, un autre élément vient marquer l'iniquité de ce suffrage. Il concerne l'abus des biens publics appelé au Brésil " l'utilisation de la machine de l'Etat ". L'utilisation des ressources gouvernementales est une pratique commune au Brésil même si elle est interdite par la loi (Constitution Fédérale art. 14 §§ 6° et 7° , Loi 9.504/97 art. 77).

En 1994, Itamar Franco (remplaçant de Collor de Mello suite à sa renonciation en 1992 pour cause de corruption) s'est ouvertement mobilisé en faveur du candidat Fernando Henrique Cardoso qui avait été son Premier Ministre et l'un des instaurateurs du Plan Real. En 1998 la possibilité de représentation des candidats aux fonctions exécutives a encore aggravé les chances d'utilisation de la machine de l'Etat, surtout pour la Présidence de la République.

Plusieurs dénonciations d'utilisation des ressources de l'Etat ont été faites par les adversaires politiques du candidat Fernando Henrique Cardoso en 1998. Selon un article paru dans le journal O Globo du 10 août 1998, en 30 jours de campagne électorale le comité de ce candidat devait plus de 100 mille reais à l'Union Fédérale, dépensés en déplacements avec l'avion et l'hélicoptère présidentiels. Pour sa défense, le président-candidat Cardoso dit séparer " le président du candidat ". Cependant, des telles ambiguïtés se sont aussi manifestées à travers l'inauguration de travaux effectués par le Président dans diverses villes brésiliennes pendant la période de campagne, comme par exemple la Tramo-ouest, un réseau qui apportera de l'énergie électrique à 11 communes et 126 villages de la Région Amazonienne. Malgré l'interdiction de telles pratiques par la loi, elles ont été effectuées impunément.